Le président de l'Assemblée nationale a déclaré jeudi que les privilèges reliés à la fonction de député peuvent servir à soustraire un projet de construction de 60,5 millions aux règles qui régissent les autres organismes publics et gouvernementaux.

Jacques Chagnon a affirmé que l'institution dispose d'avis juridiques démontrant qu'un projet de «brique et de mortier» peut profiter des règles de séparation des pouvoirs qui encadrent la vie démocratique.

M. Chagnon a participé jeudi à une cérémonie de lancement des travaux d'agrandissement de l'édifice principal de l'Assemblée nationale.

En novembre dernier, le président du Conseil du trésor alors en fonction, Martin Coiteux, avait affirmé que l'institution pourrait s'adjoindre les services d'experts en construction d'une agence gouvernementale, la Société québécoise des infrastructures (SQI), tel qu'exigé des autres ministères et organismes.

L'ex-présidente du Conseil du trésor Monique Jérôme-Forget avait également enjoint M. Chagnon à associer la SQI au projet, afin d'éviter les dépassements de coûts.

Lors d'un point de presse qui a suivi la cérémonie, M. Chagnon a affirmé que l'Assemblée nationale a retenu les services de consultants.

«On n'avait pas de spécialistes de la construction, ç'a été dit à quelques reprises et c'était exact, mais on a engagé depuis cinq ans des gens pour préparer ce projet-là», a-t-il dit.

M. Chagnon a cependant plaidé que la règle de séparation des pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire dispense l'administration parlementaire de recourir aux services de la SQI.

«La brique et le mortier suivent les principes, a-t-il dit. Le principe, c'est qu'il y a une séparation des pouvoirs entre l'exécutif, le législatif et le judiciaire. L'assemblée législative, comme elle est indépendante du gouvernement, peut agir selon son bon soin.»