Les députés de la Coalition avenir Québec pourront voter selon leur conscience et ce qu'ils pensent être le choix de leurs électeurs à l'occasion du vote sur le registre québécois des armes à feu.

Le chef de la CAQ, François Legault, en a fait l'annonce jeudi à Québec.

En permettant un vote libre de ses députés, le chef caquiste estime qu'il s'agira d'un bon moyen de veiller à ce que les opinions des citoyens provenant de toutes les régions du Québec soient reflétées, autant ceux des régions que ceux des grands centres urbains.

Au cours d'une rencontre avec la presse, jeudi matin, il a expliqué son raisonnement. « Est-ce qu'on force tous les Québécois à penser comme ceux du Grand Montréal ou est-ce qu'on laisse chaque député, selon sa conscience, et selon ce qu'il entend de ses citoyens, voter comme il pense qu'il devrait voter? » a demandé M. Legault à voix haute.

Puis il a répondu à sa propre question en affirmant que le vote libre est le reflet d'une « vraie démocratie ».

« Les Québécois en ont assez d'entendre parler de lignes de partis. Montréal, c'est Montréal et les régions, c'est les régions. Le fait qu'il n'y ait pas unanimité est tout à fait normal et cela représente pour moi une force », a commenté M. Legault.

« Permettre le vote libre, c'est refuser de museler les élus par une pensée unique », a-t-il lancé, ajoutant qu'agir ainsi contribue à combattre le cynisme ambiant face aux hommes et femmes politiques.

Il n'a pas écarté la possibilité qu'il y ait tout de même un consensus au sein de la députation caquiste, lorsque tous les intervenants auront été entendus en commission parlementaire et que d'éventuelles modifications auront été apportées au projet de loi.

Le vote libre des députés de la CAQ n'aura de toute façon aucune influence, au final, puisque les libéraux sont majoritaires. Le premier ministre Philippe Couillard a déjà fait savoir qu'il n'autorisera pas le vote libre de ses députés.

De son côté, le leader parlementaire du gouvernement, Jean-Marc Fournier, a critiqué le chef de la CAQ pour son choix. « C'est son affaire; ça ne colle pas au système parlementaire », a-t-il tranché.

M. Fournier a même poussé plus loin sa critique du vote libre de la CAQ : « c'est un manque de courage, de cohérence et d'acceptation de travailler ensemble; c'est le refus des arbitrages, c'est son choix ».

Il a martelé l'argument de la nécessaire cohésion au sein d'un parti politique. « C'est en équipe qu'on travaille, ensemble qu'on travaille et qu'on se supporte mutuellement, une fois que le débat et l'arbitrage ont été faits », a-t-il dit.

Le projet de loi sur l'immatriculation des armes à feu prévoit que le ministère de la Sécurité publique procède à l'immatriculation d'une arme à feu par l'inscription dans un fichier des renseignements prévus. Le projet de loi crée aussi une obligation pour les entreprises d'armes à feu de tenir un tableau de suivi des opérations relatives aux armes à feu dont elles sont propriétaires ou qui se trouvent en leur possession.