L'ancienne ministre responsable des Aînés Marguerite Blais se garde bien de commenter l'arrestation de son ex-collègue Nathalie Normandeau. Mais elle souligne que les faits qui lui sont reprochés remontent vraisemblablement à « la période où les ministres du gouvernement libéral devaient amasser 100 000 $ » de financement, un « montant nettement exagéré », selon elle.

Invitée à réagir aux arrestations de l'UPAC à l'émission de radio d'Alain Gravel, Mme Blais a rappelé qu'à l'époque, le Parti libéral demandait à ses ministres de récolter 100 000 $ auprès de donateurs. « Moi, j'étais dans Saint-Henri-Saint-Anne, j'étais ministre responsable des Aînés, je n'étais pas [une ministre] qui pouvait donner des contrats », a-t-elle dit à l'animateur, qui lui demandait si elle avait elle-même atteint cet objectif de financement de 100 000 $. 

« C'est peut-être mal sorti à la radio », a-t-elle plus tard indiqué à La Presse, lors d'un bref entretien téléphonique où nous lui avons demandé si le fait d'attribuer des contrats facilitait la récolte des 100 000 $ demandés. « Ce que j'ai voulu dire, c'est qu'en tant que ministre responsable des Aînés, je n'accordais pas de contrats. Je donnais des subventions à des organismes sans but lucratif. En plus, j'étais dans la circonscription où se trouve Saint-Henri. Je n'étais pas à Westmount. Il y a des comtés où c'est plus facile que d'autres de faire du financement. »

« L'objectif de 100 000 $, ça veut pas dire que t'étais obligé de ramasser 100 000 $ et ça veut pas dire que tout le monde réalisait cet objectif-là », a ajouté l'ex-ministre. Mme Blais a ensuite refusé d'expliquer davantage sa pensée. « Je n'ai rien à clarifier. Je n'ai pas l'intention de commenter davantage », a-t-elle poliment dit.

PAS UNE DEMANDE, DIT GAUTRIN

L'ex-ministre des Service gouvernementaux, Henri-François Gautrin, qui a été député libéral de 1989 à 2012, assure pour sa part que cette cible de 100 000 $ n'était qu'un « objectif ». « Ce n'était pas une demande [formelle du parti] », a-t-il insisté.

« Personnellement, je n'ai jamais atteint ce montant. Ce n'était pas facile. C'est vrai que je ne donnais pas beaucoup de contrats, mais je pense que ça a davantage à voir avec le type de réseau que j'entretenais. Mon réseau est davantage universitaire. Il y a d'autres milieux où c'est plus facile avec les questions d'argent », a-t-il commenté.

« Il y a des gens qui mettaient plus de pression dans le parti pour qu'on atteigne le 100 000 $, mais j'avais suffisamment d'expérience pour savoir que ce n'était pas une obligation », a ajouté M. Gautrin.

PHOTO JACQUES BOISSINOT, ARCHIVES PC

Henri-François Gautrin, ex-ministre des Service gouvernementaux