Le contexte politique vient de changer et le temps est venu de passer à l'action en réformant notre mode de scrutin, estime un groupe de personnalités.

Celles-ci font valoir qu'après les déclarations récentes du chef péquiste Pierre Karl Péladeau et du député de la Coalition avenir Québec Benoit Charette, qui se sont dits ouverts à examiner une éventuelle réforme du mode de scrutin, il faut sauter sur l'occasion.

Le Mouvement pour une démocratie nouvelle, qui milite pour une telle réforme depuis des années, a rencontré la presse, vendredi à Montréal, pour tenter de donner un nouvel élan au mouvement de réforme. Il veut profiter du contexte politique nouveau.

Le Mouvement a mis sur pied un comité-conseil citoyen, composé d'une vingtaine d'experts et intéressés, qui verra à développer une proposition «rassembleuse» à ce sujet.

«Cette impression qu'on peut avoir que notre vote ne va pas compter, que ce sont toujours les mêmes partis qui vont toujours être élus, qu'étant donné que j'habite dans telle circonscription, la personne pour laquelle je vais voter, ça ne sert à rien... C'est une impression qu'on voit beaucoup chez les plus jeunes, chez les 18-30 ans», rapporte Émilie Guimond, ancienne co-porte-parole de Québec solidaire, qui fait partie du comité-conseil citoyen.

«On n'a pas une élection ici, on a 125 élections», s'est exclamé Claude Béland, ancien président du Mouvement Desjardins qui a aussi présidé les États généraux sur la réforme des institutions démocratiques.

Au fil des ans, différents scénarios de scrutin proportionnel ont été échafaudés dans le débat public, mais le mode proportionnel mixte est le plus souvent retenu. Il consiste à élire la moitié - ou une proportion à déterminer - de députés selon le mode actuel et l'autre moitié selon un mode proportionnel, donc plus représentatif de la volonté réelle de l'électorat.

Enthousiaste, Jean-Pierre Charbonneau, ancien ministre de la Réforme des institutions démocratiques, croit que si l'on met la main à la pâte dès aujourd'hui, il serait même possible de tenir la prochaine élection sous un nouveau mode de scrutin.

«Compte tenu du travail qui a déjà été fait, s'il y avait un changement d'attitude du gouvernement actuel, on pourrait même penser qu'on pourrait avoir un mode de scrutin qui serait correctement installé pour les prochaines élections», a-t-il opiné.

Le comité-conseil espère pouvoir convaincre aussi le gouvernement Couillard de monter dans le train.

Le comité-conseil est composé de personnalités comme Jean Allaire, cofondateur du défunt parti Action démocratique du Québec, Gérald Larose, ancien président de la CSN, Lorraine Guay, du Collectif féminisme et démocratie, ainsi que Michel Seymour, professeur de philosophie politique à l'Université de Montréal.