L'octroi d'une subvention de 500 000 $ au Centre de prévention de la radicalisation menant à la violence (CPRMV) pour la prévention en milieu scolaire n'est aucunement lié aux récents évènements survenus au Collège de Maisonneuve impliquant un étudiant radicalisé et le prédicateur Adil Charkaoui, ont martelé Denis Coderre et le ministre Martin Coiteux jeudi après-midi.

« Ce n'est pas lié à un évènement en particulier. C'est lié à la reconnaissance de ce que fait le Centre qui est extrêmement valable et qui a une approche qui doit être soutenue et reconnue », a affirmé Martin Coiteux, ministre des Affaires municipales et ministre de la Sécurité publique, en point de presse aux côtés du maire de Montréal.

La Presse révélait récemment qu'une des personnes impliquées dans une bataille survenue le 7 décembre dernier dans le stationnement du collège de Maisonneuve faisait partie du groupe de 10 jeunes Montréalais arrêtés à l'aéroport en mai dernier. Ceux-ci tentaient alors de se joindre à un groupe islamiste au Moyen-Orient. Dans un autre incident impliquant un agent de sécurité du collège, le prédicateur Adil Charkaoui a été arrêté pour voies de fait, a dévoilé La Presse la semaine dernière. Le collège de Maisonneuve avait pourtant coupé les ponts avec ce dernier.

« Je ne donnerai pas de publicité à cette personne », s'est contenté de répondre Denis Coderre à la question de La Presse au sujet de M. Charkaoui. Le maire de Montréal a rencontré la direction du collège de Maisonneuve vendredi dernier dans la foulée des récents incidents survenus au Cégep. « On a parlé beaucoup de prévention. [...] Je ne voudrais pas qu'on stigmatise un collège par rapport à d'autres », a-t-il déclaré.

Cette subvention de 500 000 $ allouée au CPRMV, installé à la Place Dupuis dans le Quartier latin de Montréal, s'ajoute aux deux millions déjà octroyés par Québec et la Ville de Montréal. Le Centre de prévention a reçu 647 appels de citoyens depuis son ouverture l'an dernier. Au total, neuf cas ont été jugés assez graves pour être transférés aux autorités policières. Près de 150 appels ont mené à une intervention directe de l'équipe du centre.

Le ministre Coiteux se réjouit qu'il y ait eu autant d'appels dans un centre « qui n'existait pas auparavant ». Avant la mise en place du centre, « il n'y avait pas cette possibilité de détecter tôt dans le processus ce qui pourrait amener un jeune à se radicaliser. C'est ce que le centre permet de faire », explique-t-il.

Le maire Coderre, qui avait fait visiter le centre au secrétaire général des Nations Unies Ban Ki-moon, il y a trois semaines, a présenté l'approche préventive du Centre de prévention aux Nations unies, à New York, cette semaine. « On travaille déjà en collaboration avec les institutions des Nations unies pour que le modèle du Centre de prévention puisse faire des petits à travers le monde. Il y a déjà des maires qui viennent de l'extérieur pour s'enquérir de notre façon de faire. »