La Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ) doit faire entendre son son de cloche, mardi soir, à propos du projet de loi 87 dont l'objectif affirmé est de faciliter la divulgation d'actes répréhensibles au sein des organismes publics.

À l'occasion des auditions tenues à l'Assemblée nationale, à Québec, la FPJQ sera représentée par sa présidente, Lise Millette, ainsi que par deux reporters d'enquête soit Vincent Larouche de La Presse et Félix Séguin de TVA.

Ils s'accordent pour dire que ce texte législatif comporte certaines failles et que s'il devait être adopté dans sa forme actuelle, il ne favoriserait pas le dévoilement de comportements condamnables et il n'assurerait pas la protection des lanceurs d'alerte.

Selon Mme Millette, lorsqu'on étudie ce projet de loi de près, un constat dérangeant se dégage.

En entrevue à La Presse Canadienne, elle a soutenu qu'en le regardant dans le détail, «on se rend compte qu'il n'y a ni incitatif ni mesure supplémentaire pour s'assurer qu'il n'y aura pas de représailles» à l'endroit des sonneurs d'alarme.

Lise Millette a poursuivi en disant que le gouvernement veut venir «dire comment faire pour divulguer», mais sans garantir que les personnes qui se mouilleront «seront protégées dans leur anonymat et qu'elles pourront véritablement communiquer l'information autrement qu'à l'intérieur de leur boîte».

«On veut un peu mettre une cloche de verre sur tous les organismes publics pour être bien certain que s'il y a une divulgation, elle restera à l'intérieur de la machine et elle ne traversera jamais la frontière de la publication ou de l'arène publique», a-t-elle déploré.

Or, d'après Mme Millette, «s'il y a des gestes contraires à l'éthique, s'il y a des actes répréhensibles (...), la population a le droit de savoir».

La présidente de la Fédération professionnelle des journalistes du Québec a également rappelé que le premier ministre Philippe Couillard s'était engagé à former le gouvernement le plus transparent de l'histoire de la province dans la foulée des élections générales du 7 avril 2014.

Elle s'est ensuite empressée d'ajouter «que cette volonté, on ne la retrouve pas dans le projet de loi 87».