Même si le gouvernement du Québec évalue combien de places subventionnées en garderie dans son réseau déjà surchargé il pourrait offrir à des réfugiés syriens, les listes d'attente seront respectées, assure le ministère de la Famille.

Tous les centres de la petite enfance (CPE) du Québec sont présentement pleins et des parents attendent depuis des années qu'une place se libère pour leur confier leur progéniture.

Les seules places disponibles se trouvent dans les services de garde en milieu familial, des maisons privées pouvant recevoir jusqu'à six enfants par jour, a indiqué Nadia Caron, une porte-parole du ministère de la Famille. Le gouvernement ignore toutefois le nombre exact de places disponibles.

Les services de garde abordables risquent d'être de plus en plus sollicités au Québec, avec l'arrivée de 7000 réfugiés syriens d'ici la fin de 2016. Les parents chercheront alors à intégrer le marché du travail ou à suivre de cours de français.

Québec subventionne environ 228 000 places en garderie. Les parents paient selon le revenu familial. Les places les moins chères coûtent 7,55 $ par jour. Les parents recevant une aide gouvernementale paient deux jours sur cinq.

Les réfugiés sont admissibles aux places subventionnées et à l'aide du gouvernement, qui réduirait considérablement le prix quotidien d'une place, si seulement il peut en trouver une, a expliqué Nadia Caron.

Mais les listes d'attente seront respectées.

«C'est sûr que les priorités demeurent sur les listes d'attente existantes, par respect pour les familles qui attendent déjà des places subventionnées», a assuré Mme Caron.

On compte environ 137 000 places en CPE au Québec. Toutes sont occupées. Il y a de plus environ 90 000 places disponibles dans les garderies en milieu familial. Le ministère tente d'évaluer le nombre de places disponibles dans les régions où seront localisées les familles de réfugiés dans les mois à venir.

«Le décompte est en train de se faire», a-t-elle affirmé. Un fascicule d'information sera ensuite créé et traduit pour les familles syriennes, qui y apprendront comment et où trouver une place en garderie.

On ignore exactement combien d'enfants auront besoin d'une garderie. L'Agence des Nations unies pour les réfugiés estime qu'environ 52 % des réfugiés syriens sont mineurs.

La porte-parole de la Place 0-5, l'organisme gouvernemental qui coordonne les places en garderie subventionnées, a elle aussi indiqué que les réfugiés n'auraient pas de traitement spécial pour obtenir ces places prisées.

Certains centres communautaires qui offrent des cours de français aux immigrants offrent des haltes-garderies ou des places à tarif réduit, mais elles ne sont que temporaires et les parents perdent accès au système une fois qu'ils ont complété leurs cours.

D'après Chantal Hudson du conseil des Canadiens syriens, 98 % des quelque 2600 Syriens déjà arrivés au Québec sont parrainés par des familles ou des groupes communautaires. Au fil des prochains mois, les réfugiés qui atterriront dans la province seront parrainés par le gouvernement et auront donc moins de contacts. C'est là que la pression se fera probablement sentir sur les services de garde.

Québec a prévu 29 millions de dollars pour installer 7000 réfugiés d'ici la fin de l'année. Il n'est pas précisé si cette somme comprend un montant pour la garde d'enfants ou si le gouvernement demandera l'aide d'Ottawa pour financer ce service.