Après une semaine à exprimer leurs craintes au sujet de l'arrivée rapide de réfugiés syriens, les maires des grandes villes du Québec se sont dits rassurés, dimanche, au sortir d'une rencontre avec le ministre Pierre Moreau, responsable du dossier.

Ce dernier a d'ailleurs affirmé que le Québec avait la capacité d'accueillir sa part des 25 000 nouveaux arrivants promis par Justin Trudeau d'ici le Nouvel An, à condition que les fonds fédéraux atterrissent en même temps que les réfugiés.

«On n'a aucune difficulté sur les capacités de réception», a indiqué le ministre lorsqu'on l'a directement questionné sur l'objectif du nouveau gouvernement. Mais «si des coûts additionnels sont générés par le nouveau plan fédéral, le gouvernement fédéral devra [les] prendre en charge».

Samedi, le ministre fédéral de la Famille Jean-Yves Duclos a gardé le cap et maintenu l'objectif promis en campagne, qui enverrait environ 6000 réfugiés au Québec - plutôt que les 3600 pour lesquels Québec s'est déjà engagé.

Mais peu importe. «Le gouvernement du Québec sera prêt - au plan logistique - à faire face à la demande», a assuré Pierre Moreau.

«Pas nerveux»

Le maire de Montréal et son homologue de Longueuil se sont dits satisfaits de la discussion qu'ils ont eue avec M. Moreau - et dont les détails n'ont pas filtré.

«Il y avait beaucoup de questions, il y avait des préoccupations et il y avait un sentiment d'urgence, que tout le monde semble créer», a rappelé la mairesse Caroline St-Hilaire, qui parlait au nom des grandes villes du Québec, avant d'ajouter que ces inquiétudes avaient été apaisées.

Denis Coderre n'est «pas nerveux», a ajouté à la blague la mairesse St-Hilaire.

Lundi dernier, le maire de Montréal a mis en doute l'objectif important d'Ottawa et a dit «comprendre» ses vis-à-vis qui demandaient une «pause» dans le processus d'accueil. Dimanche, il s'en est plutôt remis à Ottawa, affirmant que sa ville et les autres étaient «prêtes à jouer leur rôle»; «le gouvernement du Canada fait ses politiques. Nous, on est prêts à les recevoir».

«Moi, je sors d'ici très positif, avec des réponses que l'on n'avait pas au tout début, et le plan de Québec est très rassurant», a ajouté leur collège Marc Demers, maire de Laval. «Je pense que ça fait l'unanimité chez tous les maires ici.»