Le Parti québécois (PQ) compte sur le programme d'austérité «libertarien» du gouvernement Couillard pour remporter l'élection partielle dans Saint-Henri-Sainte-Anne, a affirmé dimanche midi Pierre Karl Péladeau, à une semaine du scrutin.

Le chef souverainiste était dans Saint-Henri afin d'appuyer sa candidate locale dans la circonscription libérale où son parti a le mieux fait en 2014. Les électeurs de René-Lévesque (Côte-Nord), de Fabre (Laval) et de Beauce-Sud sont aussi appelés aux urnes.

Les coupes budgétaires du gouvernement, «c'est plus que mesquin, c'est avoir une absence complète de conscience sociale», a affirmé M. Péladeau, ajoutant que Philippe Couillard et ses troupes ne croient pas au modèle québécois. Il a ajouté que le Conseil des ministres compte «beaucoup de médecins» qui faisaient de bons salaires payés par le Trésor public avant de se lancer en politique.

Sa solution: envoyer un message clair au gouvernement en élisant la jeune travailleuse du domaine de la santé Gabrielle Lemieux à l'Assemblée nationale, plutôt que la porte-étendard libérale Dominique Anglade.

Pierre Karl Péladeau s'en est d'ailleurs pris en termes très durs à l'attitude des candidats libéraux dans ces élections partielles, qu'il juge teintée de patronage. «Nous voyons les candidats libéraux se promener et dire qu'ils vont être du bon côté de la Chambre», qu'ils vont avoir accès aux ministres, a déploré le chef péquiste. «Avec les libéraux, nous sommes quasiment tombés dans le duplessisme.»

Lors des élections générales de 2014, la circonscription de Saint-Henri-Sainte-Anne avait été remportée par la libérale Marguerite Blais, avec 52,5% des vote, contre 21,9% pour son adversaire péquiste. La formation politique souverainiste avait fait pire dans Fabre (20,8%) et dans Beauce-Sud (6,35%).

Pierre Karl Péladeau n'a pas voulu chiffrer les objectifs du Parti québécois en nombre de circonscriptions ou en pourcentage d'appuis dans le cadre des élections partielles actuelles, se limitant à affirmer que son but était d'abord et avant tout d'exposer «le cynisme» des libéraux.

Les solidaires aussi

Le chef péquiste n'était pas seul à faire valoir ses arguments dans la rue Notre-Dame Ouest, dimanche: la chef de Québec solidaire François David tentait de convaincre les passants d'appuyer sa candidate Marie-Ève Rancourt.

«On part déjà avec un résultat au-dessus de la moyenne nationale. Aux deux dernières élections, on a eu autour de 11,5% d'appuis. C'est un bon départ», a exposé Mme David.

«Le thème de notre campagne, c'est vraiment l'austérité, a-t-elle ajouté. Il y a une façon d'envoyer un super bon message à M. Couillard pour lui faire comprendre que les populations des quartiers modestes en ont marre: c'est de voter Québec solidaire.» Selon elle, le PQ a un historique trop lourd en matière de réductions budgétaires pour être crédible en la matière.