Des leaders indépendantistes ont lancé jeudi une campagne d'affichage visant à rassembler ceux qui militent pour la souveraineté. Mais leur conférence de presse a mis en relief les divisions au sein du mouvement, puisque les représentants de Québec solidaire, ont refusé d'y participer.

Pour souligner le 20e anniversaire du référendum de 1995, les indépendantistes ont mis en vente des pancartes du «Oui» qui étaient visibles un peu partout lors de cette consultation. Elles seront vendues au prix de 19,95$, un clin d'oeil à l'année du scrutin.

La démarche s'inspire de la «grande mobilisation citoyenne» qui a permis au «Oui» de venir à 54 000 votes de la victoire en 1995, a indiqué le chef du Parti québécois, Pierre Karl Péladeau. Il mise sur cette «convergence» pour donner un nouvel élan à la cause.

«C'est une belle illustration aujourd'hui du rassemblement de tous ceux qui partagent cet objectif tout à fait légitime de faire du Québec un pays», a indiqué M. Péladeau.

M. Péladeau était flanqué de sa députée Véronique Hivon ainsi que du chef d'Option nationale, Sol Zanetti, et du député du Bloc québécois, Mario Beaulieu. Claudette Carbonneau des Organisations Unies pour l'Indépendance, Martine Desjardins du Mouvement national des Québécois et Maxime Laporte de la Société Saint-Jean-Baptiste étaient également présents.

Mais il y avait une absence de taille dans la salle. La députée de Québec solidaire Françoise David a refusé de prendre part à l'événement.

Mme David a indiqué avoir été contactée trop tard par les organisateurs de l'événement. Ce court délai ne lui a pas permis de donner son avis sur la nature de l'annonce, ni sur les messages qui devaient y être lancés.

«C'est une façon de faire qui ne nous convient pas, a indiqué Mme David. À Québec solidaire, comme dans les autres partis je suis certaine, il existe une chose qui s'appelle la démocratie. On a besoin de discuter, on a besoin d'avoir au moins un peu de temps.»

Bien qu'elle exclut toute forme d'alliance politique avec le Parti québécois ou Option nationale, Mme David se dit ouverte à collaborer avec ces formations politiques pour promouvoir l'indépendance.

«On a passé notre tour cette fois-ci, a-t-elle dit, mais ça ne préjuge en rien de l'avenir.»

Un sondage CROP paru cette semaine a révélé qu'à peine un Québécois sur cinq croit que le Québec deviendra un pays indépendant « un jour ». Le Oui obtenait l'appui de 36% des répondants, contre 64% pour le Non. Chez les 18-34 ans, sept répondants sur 10 s'opposent au projet d'indépendance.