Le chef du Parti québécois, Pierre Karl Péladeau, ne s'est pas laissé démonter mercredi par un sondage qui montre que seulement un Québécois sur cinq croit que l'indépendance se réalisera.

L'enquête CROP a été préparée pour la Chaire de recherche sur la démocratie et les institutions parlementaires de l'Université Laval. Le Devoir en a rapporté les conclusions mercredi matin.

Le sondage révèle que 22% des Québécois croient que le Québec deviendra un pays indépendant «un jour». Le Oui obtient néanmoins l'appui de 36% des répondants, contre 64% pour le Non.

Les appuis à l'indépendance sont particulièrement faibles chez les jeunes. Chez les 18-34 ans, sept répondants sur 10 s'opposent à la souveraineté.

M. Péladeau est resté optimiste devant les conclusions du sondage.

«Ce que j'en lis, c'est qu'il y a quand même une bonne partie de la population qui persiste à penser que la souveraineté est l'option politique qui va permettre de nous enrichir», a-t-il indiqué.

Il a reconnu ne pas être tombé de sa chaise en constatant l'apparente désaffection des jeunes à l'égard de la cause indépendantiste.

«Il ne faut pas être surpris dans la mesure où, depuis les 20 dernières années, nous n'avons pas suffisamment parlé de l'indépendance, a dit M. Péladeau. J'ai eu l'occasion de le réitérer à plusieurs reprises, j'ai l'intention de m'engager dans cette direction.»

Le chef de la Coalition avenir Québec, François Legault, a fait une lecture bien différente des conclusions de CROP. Il a fait valoir que moins d'un répondant sur trois - 29% - se dit satisfait du statu quo, c'est-à-dire le maintien tel quel du Québec au sein de la fédération canadienne. Et 44% souhaitent rester au sein du Canada en concluant une «nouvelle entente»  constitutionnelle.

Ces données font dire au chef caquiste que sa position constitutionnelle est celle qui reflète le mieux les aspirations des Québécois.

«Notre option est déjà plus populaire que la souveraineté, plus populaire que le fédéralisme de statu quo de Philippe Couillard, a dit M. Legault. Je ne peux pas être plus heureux que ce matin de voir un sondage comme ça.»

Après les élections fédérales, la semaine dernière, François Legault a invité tous les nationalistes à se «regrouper» derrière son parti pour réclamer d'Ottawa de nouveaux pouvoirs en matière de langue et d'immigration.