Les élections fédérales ont prouvé que le mouvement indépendantiste est en « crise », dit François Legault, qui invite les nationalistes québécois à se «regrouper» pour réclamer de nouveaux pouvoirs en matière de langue et d'immigration.

Le chef de la Coalition avenir Québec souligne qu'avec 19,4% des suffrages lundi soir, le Bloc québécois a réalisé le pire score d'un parti souverainiste depuis le PQ en 1970.

Devant la « crise structurelle » du mouvement souverainiste, il invite les indépendantistes à se rallier à son parti. Faute de quoi, dit-il, la polarisation du vote favorisera pour toujours le Parti libéral du Québec.

«Je pense qu'on est condamnés, s'il n'y a pas de changement, à avoir un gouvernement libéral pour toujours parce qu'il y a une majorité de Québécois qui ne veulent pas de la souveraineté et M. Couillard en profite», a-t-il dit.

Il appelle à une «refondation majeure» du nationalisme québécois. Celui-ci ne doit plus viser l'indépendance, mais plutôt la négociation d'une plus grande autonomie du Québec au sein de la fédération canadienne.

Les débats sur le niqab et les accommodements raisonnables prouvent que les Québécois souhaitent préserver leur identité, note M. Legault. Il souhaite que le Québec exerce le plein contrôle sur l'immigration. Il souhaite aussi obtenir de nouveaux pouvoirs en matière de langue.

Ces demandes nécessitent une ouverture de la Constitution, convient M. Legault. Il se dit optimiste que le gouvernement fédéral, peu importe sa couleur, se montrera ouvert à négocier avec Québec en raison du fort consensus politique autour de ses revendications.

«Si on rassemble tous ces nationalistes-là, je pense qu'on est capables d'aller convaincre, peu importe que ce soit Justin Trudeau ou qui que ce soit, de rapatrier certains pouvoirs au Québec pour défendre notre identité», a dit M. Legault.

Le chef du Parti québécois, Pierre Karl Péladeau, a jugé « surprenant » l'appel lancé par son rival caquiste.

«Il doit certainement savoir que ses requêtes requièrent des modifications constitutionnelles, a-t-il souligné. Or, il se trouve qu'il y a peu de candidats et de participants à l'heure actuelle qui sont susceptibles de soulever et de s'avancer pour modifier la constitution canadienne. De toute façon, je pense que c'est impossible de la modifier.»

Il ne craint pas que la faible performance du Bloc aux élections de lundi soir fasse en sorte que les souverainistes soient plus réceptifs aux propositions de M. Legault.

«Je pense que les militants du PQ sont des militants qui ont des convictions très profondes, très étendues et, historiquement, bien établies, a dit M. Péladeau. Alors je pense que la base militante du PQ est très solide.»