Le premier ministre Philippe Couillard n'a pas perdu de temps pour déclencher quatre élections complémentaires le 9 novembre, même si le scrutin fédéral bat son plein.

Les partis d'opposition sont mécontents, jugeant le geste du premier ministre précipité dans les circonstances.

Légalement, il aurait pu attendre jusqu'en mars prochain, mais il a choisi de procéder rapidement pour faire élire des députés dans les circonscriptions de Saint-Henri-Sainte-Anne, Fabre, Beauce-Sud et René-Lévesque laissées vacantes au cours des dernières semaines.

Avant même le déclenchement officiel des élections et le décret à adopter par le conseil des ministres, le premier ministre a présenté ses quatre candidats aux députés libéraux réunis en caucus, mercredi matin.

En point de presse, il a rejeté l'idée voulant que la juxtaposition partielle du scrutin fédéral du 19 octobre et des élections québécoises pouvait poser problème pour les électeurs.

«Les gens sont tout à fait capables de faire la part des choses», a dit M. Couillard.

Chose certaine, son parti a une longueur d'avance sur les autres puisque les quatre candidats libéraux, trois femmes et un homme, sont déjà connus et ont pu commencer à faire campagne.

Les autres partis, qui semblent avoir été pris de court par le choix des libéraux de procéder aussi rapidement, n'ont pas encore choisi leurs candidats.

Ce scrutin devrait coûter entre 2 et 3 millions $ aux contribuables.

À l'heure actuelle, trois des quatre circonscriptions (Saint-Henri-Sainte-Anne, Fabre et Beauce-Sud) appartiennent au camp libéral, la dernière (René-Lévesque) est considérée comme une forteresse péquiste de la Côte-Nord.

Péladeau dénonce

Le chef péquiste Pierre Karl Péladeau a dénoncé le «cynisme» du premier ministre, qui a fait un geste «absolument inapproprié» en déclenchant un scrutin durant une campagne électorale fédérale.

Il a jugé «vraisemblable» que le chef libéral ait voulu ainsi compliquer la vie des militants péquistes qui travaillent présentement à l'élection du Bloc québécois.

Mécontent lui aussi, le chef de la Coalition avenir Québec (CAQ), François Legault, a jugé que le premier ministre Couillard procédait à toute vapeur pour «mêler» les électeurs plongés en pleine campagne fédérale. Un geste «cynique», selon lui.

Un réflexe «paternaliste», a répliqué M. Couillard, qui a justifié son choix par la présence des nouveaux députés au prochain conseil général du Parti libéral du Québec les 14 et 15 novembre.