Contrairement à ce qu'il avait fait pour Yves Bolduc, le premier ministre Philippe Couillard ne blâme pas ses députés démissionnaires Marguerite Blais et Gilles Ouimet pour leur décision de toucher leur indemnité de départ. Des raisons familiales et personnelles justifient leur décision, laisse-t-il entendre.

En février dernier, il avait demandé à Yves Bolduc, qui venait de démissionner, d'être « sensible, plus que sensible, aux inquiétudes et à la préoccupation des citoyens » au sujet de son choix d'empocher une indemnité de départ de 155 000$. M. Bolduc est retourné à la pratique médicale.

« Je n'aime pas cette pratique » concernant les indemnités de départ, « elle doit cesser », disait M. Couillard.

Au cours des derniers jours, Marguerite Blais et Gilles Ouimet ont décidé de toucher leur indemnité de départ - 150 000$ et 50 000$ respectivement. Mme Blais, qui a perdu son mari plus tôt cette année, a plaidé qu'elle ne retourne pas sur le marché du travail. De son côté, M. Ouimet s'est engagé à rembourser à l'Assemblée nationale toute somme qu'il gagnerait en salaire pendant la période au cours de laquelle il touchera l'indemnité. Il a fait valoir que son départ est causé par sa situation familiale - il a eu deux enfants depuis son saut en 2012, et il en a déjà trois autres, plus âgés. M. Ouimet et Mme Blais ont aussi dit que le refus de Philippe Couillard de les nommer ministres a pesé lourd dans leur décision.

Pour Philippe Couillard, la controverse sur le bien-fondé des indemnités de départ ne concerne pas M. Ouimet et Mme Blais. « Écartons les cas récents de Mme Blais et de M. Ouimet parce que dans toutes les propositions qu'on entend, tout le monde s'entend pour dire que dans les cas de difficultés particulières, personnelle ou familiale, ce serait acceptable. Ce n'est pas de nos affaires d'expliquer ces circonstances, mais mettons ces deux cas-là à l'écart », a-t-il affirmé. Il a ajouté que les deux démissionnaires « ont rencontré le commissaire à l'éthique (de l'Assemblée nationale) pour expliquer ces circonstances-là ».

Il faut donc écarter leurs cas « parce qu'ils n'ont rien à avoir » avec la controverse selon lui.

Questionné pour savoir s'ils « méritent » leur indemnité de départ, il a simplement répondu : « Si je répondais à cette question, je parlerais de leur enjeu personnel, et ce n'est pas de nos affaires d'en parler ».

Le Parti québécois presse Philippe Couillard de mettre fin aux indemnités de départ pour les députés qui démissionnent en cours de mandat - sauf pour des cas exceptionnels. Le premier ministre ne veut pas intervenir à la pièce. Il faut selon lui aborder plus largement la rémunération des élus, discuter du régime de retraite et des allocations non imposables, a-t-il dit.