Les libéraux font de l'oeil aux députés de la Coalition avenir Québec, dont la loyauté est susceptible de vaciller selon eux. Les caquistes « savent » que la porte leur est ouverte au Parti libéral, a dit le ministre Sam Hamad.

La CAQ est en eaux troubles depuis qu'elle a perdu la circonscription de Chauveau aux mains du Parti libéral, le 8 juin. Le chef François Legault a même admis avoir songé à quitter la direction de son parti.

Des députés caquistes pourraient avoir envie de traverser la Chambre, selon Sam Hamad. « Il y en a qui ont le goût probablement », a dit le ministre mercredi, en marge de la cérémonie de prestation de serment des deux nouveaux élus libéraux, Véronyque Tremblay (Chauveau) et Sébastien Proulx (Jean-Talon), un ex-député adéquiste (2007-2008). Le camp libéral n'a « sollicité personne » parmi le caucus caquiste jusqu'ici selon M. Hamad. Mais au PLQ, a-t-il ajouté, « il y a de la place ».

« Vous savez, en politique, c'est avec des plus qu'on ajoute, avec des gens qui ont des idées que nous partageons et des valeurs surtout. Il y a une partie du programme de la CAQ qui nous rejoint. Donc, c'est plus facile. »

C'est plus facile de passer au PLQ dans ce contexte selon ses dires. « Je n'ai pas besoin de lancer un appel (aux caquistes), ils le savent » que la porte est ouverte.

Vendredi dernier, le premier ministre Philippe Couillard avait même invité François Legault à joindre les rangs du Parti libéral, estimant qu'il « défend la même cause », comme la gestion responsable des finances publiques. « Il y avait une touche d'humour » dans cette invitation, expliquait plus tard M. Couillard. Le message aux caquistes était néanmoins lancé.  

De son côté, Sébastien Proulx, un ancien de l'Action démocratique du Québec - un parti qui a fusionné avec la CAQ -, croit que d'autres pourraient suivre son exemple et joindre un parti qui met en oeuvre les « changements » qu'il réclamait lui-même sous la bannière adéquiste. « Peut-être que d'autres feront le choix que j'ai fait », a-t-il dit. « Il faudra demander aux députés de la CAQ s'ils veulent changer de formation politique, mais vous avez entendu le premier ministre du Québec, il fait dans l'addition. Je suis un bel exemple. »

Selon lui, bien des militants qui étaient à l'ADQ à l'époque se sont joints au PLQ depuis qu'il a décidé de se joindre au cabinet de Philippe Couillard l'an dernier puis lorsqu'il a décidé de se présenter sous la bannière libérale aux élections partielles.

Le PLQ compte deux autres anciens députés adéquistes, Richard Merlini et Pierre Michel Auger.

M. Hamad a d'ailleurs reproché l'attitude de François Legault à l'égard de son ex-député Gérard Deltell, un ancien de l'ADQ lui aussi. Le chef caquiste a critiqué M. Deltell après les élections partielles. « Je n'aime pas ce que je vois. Ça a l'air d'un règlement de compte », a-t-il dit.