Accusé par le Parti québécois d'avoir manqué à son devoir de confidentialité, le jurisconsulte de l'Assemblée nationale, Claude Bisson, a affirmé vendredi qu'il n'a rien à se reprocher.

Le parti de Pierre Karl Péladeau a accusé Me Bisson d'avoir failli à ses obligations. Il lui reproche d'avoir révélé à La Presse qu'il a été consulté par un député péquiste en avril, alors que le PQ l'accusait de se trouver en conflit d'intérêts.

Joint vendredi, l'ancien juge en chef de la Cour d'appel a affirmé qu'il n'a rien à se reprocher. Il rappelle qu'il n'a pas révélé l'identité du député en question, ni aucun détail sur l'avis qu'il lui a fourni.

«Ce n'est pas un non-respect de la confidentialité», a-t-il affirmé.

«La confidentialité, ce n'est pas le nombre d'appels qu'on peut avoir ou de quel groupe parlementaire ils proviennent, a-t-il poursuivi. La confidentialité, c'est la protection de l'identité de celui qui fait la demande et de la réponse qu'on lui a donnée.»

Me Bisson a répété qu'il n'a aucune intention de démissionner, même si le PQ a refusé d'appuyer une motion pour lui réitérer la confiance de l'Assemblée nationale jeudi

Vendredi matin, M. Péladeau a affirmé que plusieurs de ses députés ont été «troublés» par les révélations de Me Bisson.

Le président du caucus du PQ, Sylvain Pagé, l'a accusé d'avoir commis une faute.

«On considère que le jurisconsulte a manqué à son devoir de confidentialité, a indiqué M. Pagé. Je crois que ça devrait inquiéter tous les membres de l'Assemblée nationale, tous les députés de l'Assemblée nationale.»

La leader adjointe du PQ, Agnès Maltais, a esquivé les questions à savoir pourquoi un député péquiste a pu consulter un officier du parlement alors que son parti le jugeait en conflit d'intérêts. 

«Le jurisconsulte met tout le PQ dans l'eau chaude et le caucus du PQ dans l'eau chaude, a-t-elle dénoncé. Il déclare des choses auxquelles même nous, nous avons accès.»

Deux poids, deux mesures, ironise la CAQ

Le leader parlementaire de la Coalition avenir Québec, François Bonnardel, a salué la «droiture» du jurisconsulte. Il l'a encouragé à se «tenir debout» face aux attaques répétées du PQ. 

M. Bonnardel a jugé contradictoire qu'un élu péquiste ait continué de solliciter l'opinion du jurisconsulte au moment où son parti et son futur chef s'activaient à miner sa crédibilité.

 «Ça prouve que c'est deux poids, deux mesures du côté du PQ», a-t-il ironisé.

«Le jurisconsulte est attaqué dans son institution, dans son intégrité par une formation politique, a ajouté le député caquiste. Je crois qu'il allait de soi qu'il dise : "Si vous n'êtes pas capables de témoigner de votre confiance, pourquoi vous venez me consulter ?"»

Le leader libéral Jean-Marc Fournier, a accusé le PQ de se livrer à une nouvelle attaque contre une institution de l'Assemblée nationale. Il ne voit rien de répréhensible à ce que le jurisconsulte ait dévoilé qu'il a été consulté récemment par un député péquiste.

«Est-ce que vous avez le nom, le sujet et le contenu de l'avis ? Non. Tout ce que vous avez, c'est une attaque, une nouvelle attaque», a-t-il dénoncé.

«Il y a un message pour les Québécois, a ajouté M. Fournier. Dans la démocratie du PQ, si vous pensez que le PQ a tort, ne le dites pas parce que, si vous le dites, le PQ va vous faire du tort.»