Les autochtones du Canada ont bel et bien été victimes d'un «génocide culturel», estime le premier ministre Philippe Couillard.

Contrairement à son homologue du Canada, Stephen Harper, le premier ministre du Québec n'hésite pas à décrire comme un «génocide culturel» les conséquences du régime des pensionnats autochtones, qui a perduré de la première moitié du 19e siècle jusqu'aux années 1990.

En point de presse jeudi, M. Couillard a soutenu que le régime des pensionnats pouvait «certainement» être décrit comme un génocide culturel à l'endroit des Premières Nations.

M. Couillard partage le constat de la Commission de vérité et réconciliation du Canada qui, dans son récent rapport, conclut qu'un «État qui détruit ou s'approprie ce qui permet à un groupe d'exister, ses institutions, son territoire, sa langue et sa culture (...) commet un génocide culturel». Le Canada «a fait tout ça dans sa relation avec les peuples autochtones», souligne le rapport.

Le premier ministre Couillard refuse de critiquer directement l'attitude de son vis-à-vis fédéral, qui a soigneusement évité jusqu'ici de prononcer la formule «génocide culturel». Tout au plus, le chef du gouvernement libéral a dit souhaiter une plus grande «mobilisation de l'ensemble du pays» autour de la question autochtone.

Avec la Convention de la Baie-James, le traité en négociation sur l'Approche commune avec les Innus et les diverses ententes de développement, le Québec pourrait servir d'inspiration au reste du pays pour extirper les autochtones du carcan de la Loi sur les Indiens, a fait valoir le premier ministre du Québec.

Inspiré par l'une des 94 recommandations du rapport, M. Couillard souhaite aussi que l'histoire des Premières Nations et leur contribution à l'édification du pays soient davantage enseignées dans les écoles du Québec.