Même si le Parti québécois a refusé d'appuyer une motion pour lui témoigner sa confiance, jeudi, le jurisconsulte de l'Assemblée nationale, Claude Bisson, a prévenu qu'il n'est « pas question » qu'il remette sa démission.

Jeudi matin, la Coalition avenir Québec a présenté une motion pour « que l'Assemblée nationale réaffirme sa pleine et entière confiance envers son jurisconsulte, M. Claude Bisson ».

L'initiative a reçu l'appui du Parti libéral et de Québec solidaire. Mais le PQ a refusé que la motion soit soumise à un vote des élus.

Questionné à savoir s'il compte démissionner après avoir subi ce pied de nez, Me Bisson a répondu du tac au tac.

«Il n'en est pas question», a-t-il dit en entrevue à La Presse.

«Pourquoi je démissionnerais? a demandé Me Bisson. Je suis en poste depuis 19 ans, j'ai traversé cinq premiers ministres, j'ai été nommé sur proposition du premier ministre (péquiste) Lucien Bouchard en 1996. Je n'ai jamais eu à m'inquiéter de ne pas faire mon travail, j'ai toujours bien fait mon travail.»

Le jurisconsulte, le conseiller juridique des élus de l'Assemblée nationale, fait l'objet d'attaques répétées du PQ depuis quelques semaines. L'affaire a débuté en mars, lorsque le leader parlementaire libéral, Jean-Marc Fournier, a rendu public un avis qu'il lui a demandé sur les fiducies sans droit de regard.

L'opinion de Me Bisson était une tuile pour le chef péquiste Pierre Karl Péladeau, puisqu'elle concluait que la fiducie dans laquelle il compte placer ses actions de Québecor ne respecterait pas les dispositions du code d'éthique s'il devenait premier ministre.

Le PQ a d'abord accusé Me Bisson d'être en conflit d'intérêts parce que son fils, Alain, a été congédié du Journal de Montréal dans la foulée du lock-out de 2010. Mercredi, M. Péladeau a laissé entendre qu'il ne lui fait plus confiance en affirmant qu'il ne sollicitera pas son avis.

Puis, jeudi, le PQ a refusé d'appuyer la motion caquiste pour lui réitérer sa confiance.

«Je reconnais le droit des parlementaires de voter pour ou contre, ou de prendre telle ou telle attitude, a convenu Me Bisson. C'est leur droit.»

Claude Bisson rappelle qu'il avait exprimé la même position sur les fiducies sans droit de regard en 2009, lorsque l'Assemblée nationale a élaboré le code d'éthique des élus. C'était cinq ans avant le saut en politique de M. Péladeau.

La situation de son fils n'y est pour rien dans son opinion. Il précise au passage que son congédiement du Journal de Montréal a été annulé au terme du lock-out.