Au terme d'une mission de quatre jours passés à Rome et à Paris, le premier ministre Philippe Couillard a réaffirmé vendredi l'importance pour le Québec d'être présent sur la scène internationale, notamment par ce type de missions.

Le Québec doit à tout prix éviter la politique de la chaise vide, a soutenu M. Couillard, en point de presse, particulièrement en ces temps de mondialisation.

Aussi, malgré les compressions budgétaires imposées par son gouvernement à l'appareil de l'État, incluant celles affectant le ministère des Relations internationales et le réseau des délégations et bureaux du Québec à l'étranger, M. Couillard s'est dit convaincu que le Québec devait plus que jamais assumer un rôle de leadership à l'étranger, tant sur le plan diplomatique, que commercial et industriel.

«Il faut maintenir le rythme. La pire chose à faire c'est d'avoir la chaise vide. Le monde est ouvert. La globalisation, ça existe. Le Québec doit être présent sur la scène internationale», a dit M. Couillard, après s'être entretenu avec le sous-secrétaire des Affaires étrangères de l'Italie, en matinée, et le directeur général de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), en après-midi.

Mardi, il avait rencontré le président de la Confindustria, qui regroupe 150 000 entreprises, et il a dit espérer qu'une délégation d'investisseurs potentiels viendra prochainement au Québec explorer les possibilités d'affaires.

Mais la mission italienne de M. Couillard, avec comme point fort une brève rencontre avec le pape François, avait un caractère plus politique et diplomatique qu'économique. Aucune annonce d'investissement n'a été effectuée.

Par ailleurs, jeudi, à Paris, en marge de sa présence à l'intronisation de l'écrivain québécois Dany Laferrière à l'Académie française, M. Couillard a pu s'entretenir avec le premier ministre français, Manuel Valls. Ils ont convenu que M. Valls allait devancer à 2016 la visite alternée initialement prévue au Québec en 2017.

M. Couillard a aussi indiqué que le Québec devait continuer à participer aux instances internationales et à parler de sa propre voix à l'étranger, comme ce sera le cas en décembre prochain, à Paris, lors de la conférence des Nations unies sur les changements climatiques, «un projet majeur pour les Québécois».

Comme toujours lorsqu'il est à l'extérieur du Québec, M. Couillard a vanté le Plan Nord et la stratégie maritime qu'il devrait annoncer sous peu.

«Jamais je vais faire reculer le Québec. Je veux que le Québec avance, notamment sur sa présence internationale», a-t-il ajouté.

TVQ

Par ailleurs, le premier ministre endosse sans réserve l'initiative de son ministre des Finances, Carlos Leitao, de former un groupe de travail devant analyser les recommandations de la commission Godbout sur la fiscalité, qui proposait notamment de hausser la TVQ à 11 pour cent, en offrant en contrepartie d'éventuelles baisses d'impôt.

«Je veux que le débat se fasse. La pire chose au Québec, c'est de tourner le dos au débat même. Il faut que les gens puissent s'exprimer», a-t-il dit, en réaffirmant sa volonté d'alléger le fardeau fiscal des contribuables et en rappelant que c'était le gouvernement qui prenait les décisions et non les groupes d'experts.

Primes

Dans un autre ordre d'idées, M. Couillard a dit que ce qu'il est convenu d'appeler la «prime Bolduc» avait bel et bien été abolie, contrairement à ce qu'affirme l'opposition péquiste.

L'ex-ministre Yves Bolduc était député dans l'opposition tout en pratiquant la médecine, empochant une prime allouée aux médecins qui acceptaient d'inscrire davantage de patients, mais sans nécessairement se rendre plus disponibles.

L'entente signée entre le gouvernement et les omnipraticiens, cette semaine, prévoit plutôt un «incitatif» visant à «ajuster des sommes pour la prise en charge continue des patients», a dit M. Couillard, ce qui devrait faciliter l'accès à un médecin.