Pierre Karl Péladeau nuit au retour des Nordiques à Québec, a affirmé jeudi le chef de la Coalition avenir Québec, François Legault. Selon lui, les propriétaires de la Ligue nationale de hockey (LNH) seront réfractaires à accorder une franchise à un homme d'affaires qui dirige un parti indépendantiste.

«Ce que j'entends à Montréal, c'est que tant que M. Péladeau sera là, ce sera difficile de lui donner une équipe», a laissé tomber le chef caquiste avant une réunion de ses députés.

Il dit douter que les propriétaires des autres franchises canadiennes acceptent d'accueillir au sein de leur groupe le chef d'un parti politique voué à l'indépendance du Québec. M. Péladeau est l'actionnaire de contrôle de Québecor, l'entreprise qui gère l'amphithéâtre de Québec et qui tente de convaincre la Ligue nationale de hockey (LNH) de ramener le hockey professionnel dans la Vieille Capitale.

M. Legault croit que les autres propriétaires useront de leur droit de veto pour barrer la route à M. Péladeau.

«Le fait que M. Péladeau soit un indépendantiste, on sait très bien, que ce soit les propriétaires de Toronto ou du Canadien, ce ne sont pas des indépendantistes et ils n'aiment pas ça, l'indépendance du Québec», a dit M. Legault.

La sortie de François Legault a été qualifiée de « ridicule » par le député péquiste Pascal Bérubé. Il note que les Nordiques ont rejoint la LNH en 1979, alors que René Lévesque était au pouvoir et à quelques mois du premier référendum sur l'indépendance.

«Je crois que Québec est une capitale présentement, puis on est une capitale d'un pays, et ça ne changera pas, a dit M. Bérubé. Cette ville-là est une ville de hockey avec des amateurs de hockey qui aiment le hockey, qui ne mélangent pas ça avec la politique.»

M. Bérubé y voit la preuve que le chef caquiste sent la soupe chaude dans les élections partielles de Chauveau et Jean-Talon, deux circonscriptions vacantes de la région de Québec.

Ce n'est pas la première fois qu'un politicien soupçonne le PQ de nuire au retour des Nordiques. Jean Charest l'avait fait lors de la campagne électorale de 2012. À l'époque, M. Legault a qualifié ses commentaires de «désespérés».

Le ministre libéral Sam Hamad, responsable de la Capitale nationale, a dit ne pas vouloir nuire aux efforts de Québecor pour ramener le hockey professionnel à Québec, jeudi. Il a toutefois laissé entendre que l'incertitude économique que pourrait entraîner l'élection d'un gouvernement péquiste risque de jouer dans la décision des autorités de la LNH.

«Il ne faut pas être naïf», a dit M. Hamad. La condition politique c'est la stabilité et la stabilité, c'est un facteur important pour l'économie.

Lorsque Pierre Karl Péladeau s'est lancé en politique, en mars 2014, le commissaire adjoint de la LNH, Bill Daly, a affirmé à Sportsnet que les allégeances politiques de l'homme d'affaires n'auraient pas d'impact sur un éventuel processus d'expansion.

Un porte-parole de la ligue, Frank Brown, a refusé de commenter la sortie de M. Legault jeudi.

«Il n'y a pas de commentaire à faire puisque nous ne sommes pas dans un processus formel d'expansion», a-t-il indiqué dans un courriel.