À cinq mois des élections fédérales, Philippe Couillard a dressé sa liste d'épicerie pour les partis fédéraux, jeudi. Mais ses quatre demandes ont été critiquées sur-le-champ par l'opposition péquiste, qui les juge « minimales ».

« Ce que j'ai l'intention de faire, c'est de présenter les attentes du gouvernement du Québec, et je pense que ça va relever d'un large consensus », a dit M. Couillard en marge d'un discours à la Chambre de commerce de Québec.

Il souhaite d'abord qu'Ottawa modifie les transferts en santé afin qu'ils soient fixés en fonction de la démographie.

Actuellement, les versements sont déterminés en fonction de la population de chaque province. Québec se dit pénalisé par cette formule car les soins de santé lui coûtent plus cher en raison de sa population vieillissante.

M. Couillard appelle aussi les partis fédéraux à financer davantage la construction des infrastructures publiques. Le programme actuel prévoit des investissements de 70 milliards dans l'ensemble du Canada. En comparaison, le plan québécois prévoit des investissements de 90 milliards sur 10 ans.

Le premier ministre souhaite enfin une réforme du programme fédéral de péréquation et des efforts plus soutenus d'Ottawa dans la lutte aux changements climatiques.

Il s'attend à ce que chaque parti exprime sa position sur ces enjeux, afin d'aider les Québécois à faire un choix.

« Il y aura une présentation plus formelle, peut-être avant le déclenchement de la campagne, pour que les partis fédéraux aient la chance d'analyser et de préparer des réponses, a indiqué le premier ministre. Je pense que c'est ma responsabilité et notre responsabilité de faire ça. »

M. Couillard a dit ne pas avoir l'intention d'appuyer formellement un parti ou un autre.

Manque d'ambition

Le Parti québécois a vertement critiqué la liste d'épicerie de M. Couillard. Le député Stéphane Bergeron la qualifie de « minimale » et l'attitude du chef libéral de « mollassonne » à l'égard d'Ottawa.

« Jean Charest savait profiter de cette fenêtre d'opportunité extraordinaire qu'est l'élection fédérale pour réclamer des choses des partis fédéraux », a noté M. Bergeron.

« On sent que ce gouvernement est nettement plus enthousiaste à réclamer des choses aux Québécois, à leur demander de se serrer la ceinture et de couper ici et là, dans l'éducation, dans la petite enfance, dans les services sociaux », a-t-il ajouté.

Le député propose d'allonger considérablement la liste des demandes de Québec. Selon lui, Ottawa devrait compenser Québec pour la mise sur pied d'un registre des armes à feu et soumettre les entreprises à charte fédérale à la loi 101 au Québec.