Beaucoup moins d'arrestations par l'UPAC sous les libéraux, des quotas de contraventions pour les patrouilleurs et une ronde de négociation particulière pour les agents de la SQ. La ministre de la Sécurité publique Lise Thériault avait passablement de fil à retordre lors de la défense de ses réalisations en commission parlementaire. Une bonne nouvelle toutefois: le service correctionnel se modernise, les bévues de la dernière année ne se répèteront pas.

Erreur d'identité

Francis Boucher, le fils de Mom, avait été libéré par erreur. Dans quatre centres de détention, d'ici décembre prochain, des systèmes de reconnaissance biométrique seront mis en place pour éviter qu'on ne libère un détenu en se trompant sur son identité, a annoncé la ministre Thériault. Pour des raisons de sécurité, les noms des établissements qui en seront dotés ne sont pas divulgués. Les machines enregistreront les empreintes digitales de l'index ou du pouce. Du même souffle, la ministre a fait savoir que du grillage serait installé au-dessus de certaines prisons pour empêcher d'autres évasions par hélicoptère ou encore l'envoi de stupéfiants à l'aide de drones.

Négociations distinctes pour la SQ

Les 5000 agents de la Sûreté du Québec feront l'objet de négociations distinctes de l'ensemble de la fonction publique a indiqué Mme Thériault. L'ensemble des fonctionnaires s'est vu offrir un gel salarial de deux ans suivi de trois années à 1% d'augmentation; il n'en sera pas de même pour les policiers, a-t-on compris à la suite des questions du député péquiste, Pascal Bérubé. Devant les journalistes, Mme Thériault a indiqué que l'objectif du gouvernement serait de ramener la contribution des policiers à leur fonds de pension à 50% - ils paient le tiers actuellement.

Quotas de contraventions

Les patrouilleurs de la SQ ne sont pas soumis à des quotas de contraventions, a insisté hier la ministre Thériault. L'affirmation a fait sourire le député péquiste Pascal Bérubé qui a produit une directive interne de la Régie intermunicipale de police Richelieu Saint-Laurent. On y décrit les «objectifs» à compter du 7 juillet 2014: «12 constats concernant la sécurité routière par secteur de patrouille sont exigés».

Baisse des arrestations de l'UPAC

En 2013, sous le gouvernement Marois, l'Unité permanente anticorruption avait effectué 66 arrestations. En 2014, essentiellement sous le régime libéral, le nombre d'arrestations s'est subitement réduit à 15. Mme Thériault a répliqué que «des accusations pourraient être prochainement portées, qui seront beaucoup plus graves. Il risque d'y avoir des coups de filets plus retentissants», a-t-elle laissé tomber. Elle a martelé qu'il n'y avait pas d'intervention politique auprès de ces enquêteurs.

Bilan de l'UPAC

Le commissaire de l'UPAC Robert Lafrenière a tenu à faire un rapide bilan des réalisations de son organisation depuis sa formation, au printemps 2011. Les enquêtes de l'unité ont mené à 145 arrestations: «On a quand même 10 condamnations», a-t-il précisé. Vingt-cinq dossiers sont toujours devant les tribunaux et un nombre non déterminé de rapports sont à l'étude à la Direction des poursuites criminelles et pénales. Du côté de l'argent sale, 18 millions de dollars sont actuellement «bloqués» dans plusieurs pays à travers le monde et 5,4 millions ont été confisqués par la police. L'UPAC a extradé deux personnes.

Contrebande de tabac

Bien que Québec ait haussé les taxes sur le tabac en juin 2014, la contrebande du tabac semble en recul. Pour la ministre Thériault, Québec doit faire attention aux hausses de taxes, afin de ne pas stimuler les contrebandiers. Actuellement, 5 équipes d'enquête sont coordonnées par la SQ pour lutter contre la contrebande du tabac, 2 autres à Montréal et 11 équipes en région, dans plus de 85 municipalités. Les saisies de tabac étaient de 16 millions il y a deux ans, de 20 millions l'an dernier. La taxe sur le tabac rapportait 654 millions en 2009 et 1026 milliard l'an dernier, une augmentation de 370 millions, sans augmentation de consommation.