En cette période d'austérité, le moment serait bien mal choisi. Le gouvernement Couillard va reporter de plusieurs mois le débat qu'il entendait amorcer sur le salaire et le régime de retraite des députés.

Aucun projet de loi ne sera déposé avant l'été à ce sujet, a appris La Presse.

Le rapport du comité présidé par l'ex-juge à la Cour suprême Claire L'Heureux-Dubé préconisait la suppression d'indemnités actuellement non imposables en contrepartie d'une hausse de salaire.

L'indemnité de transition, soit l'année de salaire que touche un élu qui quitte son siège, devait disparaître. Le salaire des élus était censé passer de 85 000 à 135 000$, mais devenir totalement imposable.

En outre, le très généreux régime de retraite des députés devait être considérablement élagué. Au net, la rémunération globale des élus augmenterait de 11,3% si les recommandations étaient retenues et adoptées dans un projet de loi.

Or, selon les informations obtenues, le dernier sondage CROP publié par La Presse a passablement refroidi le gouvernement. On y constatait que 90% des citoyens estimaient que certains groupes échappaient indûment aux mesures d'austérité du gouvernement.

Le président du Conseil du trésor, Martin Coiteux, est l'un de ceux qui ont été déstabilisés par ce constat. Avare de détails, en entrevue hier, il s'est borné à dire que «les députés ne peuvent être juges et parties» dans ce dossier.