Philippe Couillard sera reçu par un «comité d'accueil», dont il se serait fort probablement passé, lorsqu'il se présentera dans un hôtel de Montréal, lundi, pour y prendre la parole devant le Conseil du patronat du Québec.

Ce sont des membres du Réseau québécois sur l'intégration continentale (RQIC) et certains de leurs alliés issus entre autres des milieux syndical, féministe, étudiant et agricole qui attendront le premier ministre de pied ferme à deux pas de l'établissement.

Selon les dires du coordonnateur du RQIC, Pierre-Yves Serinet, ces militants, qui devraient être au nombre d'environ 200, seront là pour dénoncer les impacts négatifs des ententes de libre-échange sur la population.

M. Serinet soutient que ces ententes empêchent trop souvent les gouvernements «de mettre de l'avant des politiques publiques de développement local, de création d'emplois de qualité et de maintien de l'expertise de chez-nous».

Il s'inquiète tout spécialement de l'Accord économique et commercial global (AÉCG) @entre le Canada et l'Union européenne.

Pierre-Yves Serinet affirme que son implantation «ouvrirait la porte à l'entrée du privé - et plus particulièrement du secteur privé international - dans des domaines en pleine expansion».

«On constate donc que ça pourrait être la cristallisation d'un système à deux vitesses dans le monde de la santé, par exemple. ... À partir du moment où on ouvre la porte à l'arrivée d'intérêts étrangers, il y a une problématique c'est-à-dire qu'on perd le contrôle sur la définition de notre projet de société », souligne-t-il.

M. Serinet ajoute que même si les traités de libre-échange peuvent avoir d'énormes répercussions, ils sont généralement conclus derrière des portes closes.

«Ils sont négociés de façon secrète. On n'informe pas la population de leurs avantages et de leurs inconvénients», déplore-t-il.

Pour dénoncer ce qu'ils perçoivent comme un manque de transparence ou carrément comme de la désinformation, les protestataires auront recours à un symbole bien connu.

En plein coeur de leur rassemblement, il y aura, en effet, un cheval de Troie.

«C'est pour dire que derrière chaque accord, il y a bien des choses cachées. ... et qu'on n'ouvre pas le débat public» à leur sujet, conclut Pierre-Yves Serinet.