Quand il a tenté de se démarquer des autres candidats dans la course à la direction du Parti québécois en déclarant, vendredi, qu'il fallait mettre fin à l'exploration pétrolière sur l'île d'Anticosti, Alexandre Cloutier a oublié une information importante, selon sa rivale. Martine Ouellet défend cette même position depuis le début de la campagne, a-t-elle tenu à rappeler samedi.

« J'ai été surprise de la présentation de l'article », a déclaré la députée de Vachon, en entrevue à La Presse. « J'ai pris position sur ce dossier-là dès le lancement de ma campagne et c'est très clair dans mon dépliant: j'ai annoncé qu'il fallait arrêter dès maintenant tous les travaux et faire un BAPE générique. » Un tel exercice implique de mener des consultations avec tous les acteurs concernés par le projet.

Martine Ouellet s'est également dite étonnée par l'intérêt soudain de son adversaire pour cette question. La candidate à la direction a par ailleurs tenu à préciser que le gouvernement péquiste, au sein duquel elle était ministre des Ressources naturelles, n'avait pas tout à fait donné le feu vert à l'exploration du pétrole d'Anticosti. « On avait annoncé des sommes et un intérêt [pour l'exploration], mais il restait des étapes, et là-dedans, il y avait un BAPE », a-t-elle souligné.

STOPPER L'EXPLORATION

Encore vendredi, Alexandre Cloutier a déclaré que Québec avait adopté un moratoire sur l'exploration du gaz de schiste et que le « même raisonnement » devrait s'appliquer au pétrole de schiste.

Or, un tel moratoire n'a jamais été adopté, a rappelé Martine Ouellet. « Les libéraux et les caquistes n'étaient pas d'accord », a-t-elle précisé, avant d'ajouter que son opinion à propos du gaz de schiste a évolué depuis qu'elle a reçu le deuxième rapport du BAPE sur le gaz de schiste.

« Je suis rendue à une loi interdisant l'exploitation et l'exploration des gaz de schiste dans la vallée du Saint-Laurent », a-t-elle déclaré. « Ça a été démontré par le BAPE qu'en termes d'impacts environnementaux et de retombées économiques, c'est insensé. Les impacts sur l'eau souterraine et de surface sont très importants. [...] La qualité de l'eau souterraine et de l'eau de surface, ça n'a pas de prix. »