Le ministre Sam Hamad, nouvellement responsable de l'aide sociale, affirme ne pas avoir encore arrêté son opinion quant à l'avenir de la réforme lancée par son prédécesseur François Blais.

Le 16 mars, plusieurs groupes syndicaux et sociaux s'étaient présentés ensemble pour demander au ministre Hamad d'abandonner cette réforme de l'aide sociale lancée par l'ancien ministre de la Solidarité sociale. Ils reprochaient au gouvernement de s'en prendre ainsi aux plus démunis de la société et de colporter des préjugés à leur sujet.

Dans le cadre de cette réforme de l'aide financière de dernier recours, le ministre Blais avait annoncé le 28 janvier dernier certaines modifications au Règlement sur l'aide aux personnes et aux familles. Il avait plus précisément annoncé six mesures touchant notamment le calcul des prestations d'aide sociale lorsque le prestataire touche des revenus de travail qui n'ont pas été déclarés, lorsqu'un prestataire s'absente du Québec durant une période de plus de 15 jours dans un même mois ou lorsqu'il touche des revenus de location de chambres à raison de deux chambre ou plus.

Interrogé à ce sujet lundi à Montréal, alors qu'il était à la Commission de la construction pour lancer un programme d'accès à l'égalité des femmes, le ministre Hamad n'a pas voulu trop s'avancer. Il a indiqué que la consultation venait tout juste de prendre fin, la semaine dernière, et qu'il ne s'était pas encore fait une tête à ce sujet.

«Par respect des gens, des femmes, des hommes qui ont préparé des mémoires, on va prendre connaissance des mémoires préparés, des commentaires sur le règlement. Une fois qu'on aura terminé la lecture et l'étude des mémoires, nous allons prendre une position. Pour le moment, j'écoute, je suis en mode d'écoute. Je prends en note, aussi, l'opinion de la protectrice du citoyen. Et, par la suite, nous allons prendre une décision», a résumé le ministre de l'Emploi, du Travail et de la Solidarité sociale.

La protectrice du citoyen, Raymonde Saint-Germain, a récemment formulé des critiques au sujet de trois des six modifications au règlement, suggérant même des modifications sous certains aspects.

Le ministre Hamad a indiqué que dans sa prise de décision, il se laisserait guider par la justice sociale et par le principe de l'équité.

«Le guide, l'élément-clé de notre décision, va être basé sur deux choses: d'abord l'équité entre les prestataires et les travailleurs à faible revenu; puis l'élément fondamental pour nous, c'est la justice sociale. Ces deux guides-là vont nous aider à prendre une décision dans le règlement que nous allons publier», a-t-il conclu.