Le Parti québécois (PQ) a réussi lundi à conserver la circonscription de Richelieu, mais le parti a vu sa majorité fondre comme neige au soleil en moins d'un an.

Lors des élections générales d'avril 2014, l'ex-ministre péquiste Élaine Zakaïb avait récolté une confortable majorité de 3659 voix et 39 pour cent des votes.

La majorité de son successeur, Sylvain Rochon, est de seulement 710 voix, avec 7294 votes et presque 36 pour cent d'appui, après dépouillement des 152 bureaux de scrutin, à l'occasion de l'élection complémentaire tenue lundi.

Si la victoire du PQ avait des airs de défaite, la deuxième place de la Coalition avenir Québec (CAQ) avait presque l'air d'une victoire, le candidat Jean-Bernard Émond ayant récolté 6584 voix et fait passer le pourcentage d'appui au parti dans Richelieu de 27 à 32 pour cent.

Toute la soirée, la lutte aura été très serrée entre les deux, même si M. Rochon a toujours réussi à maintenir une légère avance.

Le candidat du Parti libéral du Québec (PLQ), l'homme d'affaires Benoit Théroux, a pris sans surprise la troisième place, avec 25 pour cent d'appui, dans cette circonscription nationaliste.

Le vainqueur dans Richelieu, Sylvain Rochon, estime que le résultat témoigne de la frustration des citoyens face aux réductions de services et aux politiques d'austérité des libéraux.

«Cette région souvent considérée comme un cul-de-sac, en raison de l'autoroute 30 qui ne débouche pas, vient de montrer le chemin à suivre à tous les Québécois. Le chemin de la fierté, de la solidarité et de la dignité. Je n'ai jamais été aussi fier d'être Sorelois et je vais me battre pour que nous gardions nos services médicaux, sociaux et éducatifs», a affirmé le nouvel élu, quelques instants après le dévoilement des derniers résultats.

Sylvain Rochon remporte la victoire dans une circonscription où son père s'était déjà présenté en 1970. À l'époque, Claude Rochon avait essuyé une défaite sous les couleurs du Parti québécois terminant troisième, alors que le candidat libéral, Claude Simard, avait remporté l'élection. «C'était à une époque beaucoup plus dure pour le jeune parti de René Lévesque», a lancé Sylvain Rochon.

Aux yeux du premier ministre du Québec, Philippe Couillard, le Parti Québécois n'a cependant pas gagné ce scrutin, au contraire. «Il y a une solide majorité de la population qui croit que les finances publiques doivent être équilibrées, qu'il faut développer l'économie et l'emploi. Il faut s'occuper des vrais affaires, plutôt que d'amener les gens vers un référendum. S'il y a un parti perdant ce soir, c'est le Parti Québécois», a-t-il affirmé alors qu'il s'adressait aux partisans de son candidat battu.

Le vainqueur dans Richelieu a été piqué au vif par ces déclarations. «J'ai gagné! J'ai gagné! M. Couillard est désespéré. Il doit être dans ses petits souliers. Son candidat est loin en troisième place», a laissé tomber Sylvain Rochon.

Taux de participation de 47 pour cent

Traditionnellement, le PLQ ne fait pas bonne figure dans ce comté, où il n'a récolté que 18 pour cent du vote en 2012 et 25 pour cent en 2014, devant se contenter de la troisième place.

Le taux de participation est estimé à 47 pour cent.

L'élection complémentaire avait pour but de trouver un successeur à l'ex-ministre Élaine Zakaïb, qui avait choisi de quitter la vie politique il y a quelques mois pour tenter en vain de sauver de la faillite la chaîne de boutiques Jacob.

Pas moins de huit candidats étaient sur les rangs, dans cette circonscription de la région de Sorel-Tracy réputée pour sa fidélité au Parti québécois (PQ) depuis une vingtaine d'années. Elle a longtemps été le fief de l'ex-ministre Sylvain Simard.

Malgré cela, le PQ n'a pas ménagé ses efforts au cours des derniers mois, ni lésiné sur le nombre de visites de députés péquistes, car la Coalition avenir Québec (CAQ) de François Legault croyait avoir de bonnes chances de lui ravir ce comté.

La CAQ s'est classée deuxième dans Richelieu en 2012 et 2014.

Marie-Ève Mathieu portait les couleurs de Québec solidaire, comme elle avait fait en 2014. Elle avait récolté alors 5 pour cent du vote et moins de trois pour cent cette fois-ci.

Le chef d'Option nationale, Sol Zanetti, n'a pu faire mieux que la sixième place, récoltant 1,56 pour cent des suffrages.