Malgré l'important écart qui sépare les parties, le président du Conseil du trésor, Martin Coiteux, se dit optimiste pour l'issue des négociations qui viennent de commencer en vue du renouvellement des conventions collectives des secteurs public et parapublic.

Le ministre responsable de l'Administration était de passage à Laval, jeudi, où il s'est adressé à la Chambre de commerce et d'industrie de Laval. Et, étonnamment, contrairement à ce qui avait été le cas avec l'ex-ministre de l'Éducation Yves Bolduc et le premier ministre Philippe Couillard lorsqu'ils avaient pris la parole devant la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, aucun manifestant ne s'est pointé, ni à l'extérieur ni dans l'enceinte.

Dans son allocution devant les gens d'affaires, le ministre Coiteux a invité les représentants syndicaux du secteur public à faire preuve d'«ouverture», voire à être des «agents de changement». Il a défendu les offres gouvernementales qui leur sont faites, en affirmant qu'elles étaient «raisonnables».

Le gouvernement offre aux syndiqués de l'État deux années de gel salarial, suivies de trois hausses de 1%, soit 3% en cinq ans.

À l'opposé, les syndicats du secteur public revendiquent 4,5% d'augmentation par année pendant trois ans, soit 13,5% sur trois ans.

Le gouvernement veut également faire passer de 60 à 62 ans l'âge auquel il sera possible de prendre sa retraite sans pénalité. De même, la période de référence pour établir la rente passerait des cinq meilleures années aux huit meilleures années.

Interrogé après son allocution, le président du Conseil du trésor a justifié son optimisme - malgré le gouffre qui sépare les parties - par le fait qu'il était «optimiste de nature».

«Ça ne fait pas très longtemps que c'est commencé», a-t-il noté. En effet, les conventions collectives viennent à échéance bientôt, soit le 31 mars.

«On est beaucoup au stade d'expliquer des choses et de demander quelques études supplémentaires, notamment sur les régimes de retraite. On s'est entendu pour demander plus d'informations à la CARRA (Commission administrative des régimes de retraite et d'assurances). Pour l'instant, ça avance normalement», a-t-il rapporté.

Il a défendu les offres du gouvernement en les qualifiant de «responsables» compte tenu du contexte budgétaire. «On a le défi d'expliquer pourquoi et comment on fait les choses. Le retour à l'équilibre budgétaire, il est important pour la prospérité du Québec. Et on ne pourrait pas atteindre l'équilibre budgétaire en étant imprudent du côté de la rémunération», a-t-il expliqué.

Il a répété qu'il n'était pas question de repousser la date du retour à l'équilibre budgétaire, soit pour l'exercice 2015-2016.