Philippe Couillard s'est dit mal à l'aise avec l'indemnité de 155 000$ que touchera son ancien ministre Yves Bolduc, vendredi. Il a invité le médecin à y réfléchir par deux fois avant d'empocher cette somme.

« Je lui lance un appel à être sensible - plus que sensible - aux inquiétudes et à la préoccupation des citoyens sur cette question », a indiqué le premier ministre après l'assermentation du successeur de M. Bolduc à l'Éducation, François Blais.

En démissionnant du conseil de ministre et en renonçant à son siège à l'Assemblée nationale, Yves Bolduc a droit à une « allocation de transition ». Cette indemnité est calculée en fonction de l'ancienneté du député. Le montant s'établira à environ 155 000$ pour le Dr Bolduc, qui retourne pratiquer la médecine.

M. Bolduc compte empocher cette prime. La députée péquiste Élaine Zakaïb et le caquiste Christian Dubé y avaient tous deux renoncé en quittant l'Assemblée nationale.

M. Couillard rappelle qu'il a lui aussi touché une allocation de transition lorsqu'il a quitté le gouvernement Charest en 2008, comme les règles de l'Assemblée nationale le lui permettaient. Il souhaite toutefois que les parlementaires remettent en cause cette indemnité.

« Je n'aime pas cette pratique, a-t-il dit, elle doit cesser. »

Dans un rapport remis à l'Assemblée nationale à la fin 2013, l'ex-juge Claire L'Heureux-Dubé a suggéré d'augmenter substantiellement le salaire des députés. Cette hausse serait compensée par l'abolition des diverses primes et indemnités auxquelles les députés ont actuellement droit.

M. Couillard y voit une bonne base pour discuter des conditions de rémunération des députés.

« La façon de faire cesser (cette pratique), ce n'est pas à la pièce parce que chaque fois qu'on va avoir un départ du gouvernement, on va se poser les mêmes questions, a dit M. Couillard. Il faut la régler de façon structurée, il faut la régler ensemble, on a un outil indépendant pour le faire, mettons-nous au travail. »

Fusions

M. Couillard a procédé ce matin à un ajustement de son cabinet. François Blais a succédé à Yves Bolduc comme titulaire de l'Éducation. Sam Hamad a hérité du portefeuille de M. Blais, l'Emploi et la Solidarité sociale, en plus de conserver la responsabilité du Travail.

En fusionnant les portefeuilles de l'Éducation et de l'Enseignement supérieur, ainsi que ceux du Travail et de l'Emploi, le premier ministre souhaite simplifier le fonctionnement de l'État.

Plus de détails à venir.