Martine Ouellet veut en finir avec les tergiversations et le concept d'un référendum «quand les Québécois seront prêts» qui ont marqué les discours du Parti québécois au cours des 20 dernières années, selon elle.

La seule candidate féminine de la course à la direction du PQ, qui a lancé officiellement sa campagne hier, s'est présentée comme la candidate pour l'indépendance du Québec.

Dans un discours-fleuve d'une heure devant environ 300 personnes à l'auditorium de l'école André-Laurendeau, à Saint-Hubert, Mme Ouellet a insisté sur sa volonté de sortir son parti de «l'attentisme» des dernières années sur la question de l'indépendance du Québec. Elle souhaite une démarche «affirmée et décomplexée» sur la question nationale et veut tenir un référendum dans un premier mandat suivant l'élection du PQ.

«Je vous propose de sortir des discours flous et ambigus, des "un jour peut-être, mais pas tout de suite", ou encore d'un discours qui dit: "Oui l'indépendance, mais je ne vous dis pas comment ni quand, c'est un secret de stratégie"», a-t-elle dit. Exit également le «quand les Québécois seront prêts», mantra de Pauline Marois lors de la dernière campagne électorale et que Mme Ouellet a prononcé sur un ton exaspéré.

L'ancienne ministre des Ressources naturelles a également parlé de «développement économique intelligent» en proposant l'électrification des transports. Elle souhaite voir 1 million de voitures électriques rouler sur les routes du Québec d'ici 2030.

La seule flèche à l'endroit de Pierre Karl Péladeau, en tête dans les sondages, a été décochée par Daniel Roy, président du syndicat des métallos, qui a dénoncé ceux dont le discours change selon qu'ils dirigent une entreprise ou qu'ils sont candidats dans une course à la direction.

Attaques contre le PLQ

Mme Ouellet a plutôt choisi d'attaquer ses adversaires du Parti libéral du Québec. «Les libéraux ne font que du saccage économique [...]. Ce serait vraiment temps qu'ils perdent leur réputation surfaite du parti de l'économie», a-t-elle insisté.

Sur scène, Mme Ouellet était entourée d'une trentaine de militants de tous horizons venus l'appuyer, notamment Michel Parent, président des cols bleus de Montréal, la candidate péquiste défaite aux dernières élections Sylvie Legault, l'auteur François Avard ainsi que l'ancienne directrice de campagne de Jean-François Lisée, Geneviève Marsan.

Aucun député du PQ n'était présent et aucun n'a encore officiellement appuyé sa candidature, contrairement à d'autres candidats. Elle affirme toutefois être en discussion avec certains de ses collègues à ce sujet. «La course est sur le point de commencer, donc il reste beaucoup de temps», a-t-elle répondu aux journalistes lors d'une mêlée de presse au terme de son discours.

Alexandre Cloutier, Pierre Céré, Bernard Drainville et Pierre Karl Péladeau participent également à la course. L'élection est prévue à la mi-mai.