Le président du Conseil du trésor, Martin Coiteux, soutient que la vérification des livres de l'Agence métropolitaine des transports (AMT) n'a pas été déclenchée parce qu'il soupçonne des irrégularités dans l'attribution de contrats. Il se défend de cibler son PDG, Nicolas Girard, un ancien député péquiste.

Lors d'une brève mêlée de presse mercredi, Martin Coiteux a affirmé que « rien de particulier » ne le chicote dans la gestion de cet organisme. Des audits sont réalisés tous les six mois auprès de différentes institutions en vertu de la loi sur les contrats des organismes publics, a-t-il ajouté. Le Trésor mène ces vérifications auprès des organismes qui attribuent beaucoup de contrats pour « s'assurer que les meilleures pratiques soient appliquées dans l'ensemble de l'appareil public ».

Est-ce que l'AMT n'a pas de bonnes pratiques ? « Ce n'est pas la raison de l'audit, a répondu M. Coiteux. L'audit se fait pour des raisons de l'application de la loi sur les contrats des organismes publics ».

Comme La Presse l'a révélé mercredi, l'audit concerne les contrats attribués par l'AMT en 2013, alors que Nicolas Girard venait d'être nommé PDG par le gouvernement du Parti québécois, quelques mois auparavant. Martin Coiteux se défend de vouloir faire enquête sur l'ancien député péquiste.

« Ça ne vise le travail de personne, a-t-il dit. Ça ne vise qu'à s'assurer que la loi sur les contrats des organismes publics s'applique dans l'ensemble de l'appareil public. Pour cela, on fait des audits dans différents organismes. L'AMT est un organisme visé maintenant, comme d'autres l'ont été par le passé. C'est en raison essentiellement des volumes de contrats. Il n'y a pas de soupçons sur personne ni sur un organisme. »

Martin Coiteux n'a pas précisé quels contrats seront examinés. Selon les informations recueillies par La Presse, l'attribution de quelques contrats aurait suscité un certain malaise, car ceux-ci auraient attiré l'attention de l'Unité permanente anticorruption (UPAC).

Par ailleurs, l'AMT connaît une situation financière difficile. Pour 2015, l'organisme prévoit un déficit d'exploitation de 11,4 millions. Or, l'AMT n'a pas le droit de soumettre un budget déficitaire, ce qui l'oblige à puiser dans ses surplus accumulés, à réduire son personnel pour la deuxième année de suite (19 postes sont éliminés en 2015) et à augmenter ses tarifs de 3%.

- Avec Kathleen Lévesque