Plus le Parti québécois examine le projet de rôle accru de la Caisse de dépôt dans le transport collectif, plus il y trouve des défauts.

Au cours d'une rencontre avec la presse, mercredi à Montréal, Martine Ouellet, porte-parole de l'opposition officielle en matière de Transports, a carrément qualifié le projet d'«attrape-nigauds».

En vertu du nouveau mode de réalisation des infrastructures annoncé mardi, la Caisse de dépôt et placement du Québec se verra confier par le gouvernement la réalisation de certains projets. Il appartiendra toutefois au gouvernement d'identifier les infrastructures à confier à la caisse et d'en définir les grandes orientations.

Mme Ouellet soutient que le projet annoncé entraînera inévitablement une hausse des coûts et peut-être même du péage pour les Québécois, puisque la Caisse de dépôt et placement cherchera du rendement avec les projets qu'elle devra mener à bien.

«Si la Caisse de dépôt décide de faire des investissements, elle doit assurer un rendement sur ces investissements-là. C'est nécessaire, parce qu'elle gère nos avoirs. Donc, ce rendement-là va s'ajouter au coût du SLR (système léger sur rail), va s'ajouter au coût du train de l'Ouest, ce qui va faire augmenter les coûts de ces projets-là», a-t-elle affirmé.

Ultimement, ce sont les tarifs qui grimperont, et donc les usagers qui paieront, croit-elle.

«C'est clair, parce qu'il faut que la Caisse de dépôt et placement se rembourse. Il y a deux façons: ou bien c'est comme dans les projets avec le CUSM et le CHUM (les hôpitaux universitaires de Montréal), une sorte de loyer payé par le gouvernement, ou bien ce sont les utilisateurs qui vont le payer. Et si ce sont eux, ça va être soit par péage, si on parle d'infrastructures routières, ou, lorsqu'on parle d'infrastructures de transport collectif comme le SLR ou le train de l'Ouest, ça va être dans le coût du passage», conclut-elle.

Mme Ouellet a aussi critiqué l'ouverture à la privatisation qui s'ensuivra, selon elle, puisque la Caisse de dépôt devra s'adjoindre des partenaires privés pour compenser son manque d'expertise dans certains domaines comme celui de l'exploitation d'infrastructures de transport collectif.

Du même souffle, la députée péquiste déplore le fait que la Caisse se trouve à se substituer à l'État en matière de planification et de gestion d'infrastructures publiques, «alors qu'elle n'est pas imputable» comme le sont les élus. «C'est elle qui va aller consulter les municipalités, qui va opérer des infrastructures publiques de transport collectif. Avec quelle légitimité elle va faire ça?» demande la députée de Vachon.

Martine Ouellet estime aussi qu'il y aura trop d'intervenants dans le domaine du transport. «On a déjà un organisme qui a cette expertise-là qui est l'AMT (Agence métropolitaine de transport). Pourquoi multiplier les organismes?» demande-t-elle.