Le premier ministre du Québec, Philippe Couillard, réitère son engagement électoral d'adopter une loi sur la laïcité, mais ne précise toujours pas quand il le fera.

Interrogé mardi à Montréal, après qu'il eut participé à une conférence de presse en compagnie de plusieurs de ses ministres et du président et chef de la direction de la Caisse de dépôt et placement du Québec, Michael Sabia, le premier ministre n'a pas voulu établir  de lien avec les effets de la montée de l'intégrisme religieux et des actes de terrorisme auxquels on assiste, ces jours-ci, ailleurs dans le monde

«On va légiférer. Mais, encore une fois, c'est faire un amalgame qui m'apparaît non seulement risqué, mais inapproprié. Clairement, la relation entre le code vestimentaire et les événements terroristes a été montrée en France comme étant inexistante. On confond deux enjeux», a-t-il d'abord lancé.

«C'est ce genre d'amalgame qu'il faut absolument éviter. Comme on avait dit à l'époque, on se trompe de cible. La cible, c'est le fanatisme, c'est le terrorisme, c'est la radicalisation», a-t-il ajouté.

Il a tout de même insisté sur l'importance d'exprimer clairement la neutralité de l'État au Québec. «Ce qui est important, c'est d'assurer la neutralité des institutions de l'État. On a dit qu'on le ferait et on le fera. Également, d'adopter des mesures, par exemple, qui vont, sur le plan du Code civil entre autres, lutter contre l'intégrisme ou les manifestations de l'intégrisme au Québec», a dit M. Couillard.

Quant à son absence à la grande manifestation à Paris, à la suite de la tuerie de Charlie Hebdo, il l'a justifiée en affirmant qu'il avait cru bon de demeurer alors avec les Québécois. «J'étais avec les Québécois et c'est important aussi d'être avec les Québécois. Il y avait beaucoup de Français ici qui sont établis au Québec et qui étaient très heureux de voir le premier ministre du Québec se joindre à cette manifestation de solidarité», a-t-il objecté.

Et, selon lui, la France et les Français ont remarqué les gestes de solidarité émanant du Québec depuis les tristes événements. «Le gouvernement à Paris a apprécié ce qui est venu du Québec, notamment le fait que si on combine Montréal et Québec, il y a 30 000 Québécois environ qui ont marché en solidarité. Et ça ne s'est pas vu beaucoup ailleurs dans le monde», a commenté le premier ministre.