Le gouvernement Couillard demande au Centre d'étude des médias d'aller de l'avant avec son étude sur le cas de Pierre Karl Péladeau, même si le Parti québécois juge « inacceptable » l'approche de cet organisme universitaire.

Le leader parlementaire du Parti libéral, Jean-Marc Fournier, a maintenu mardi que le Centre sera le forum le plus approprié pour statuer sur la situation particulière du député de Saint-Jérôme, à la fois aspirant chef du PQ et actionnaire de contrôle du plus gros empire médiatique au Québec. 

« Il est un acteur politique dans les institutions démocratiques et un acteur important dans l'information donnée sur cette politique, sur la démocratie aux Québécois, a indiqué M. Fournier. Il y a une problématique et le Parti québécois ne veut pas voir ce problème. C'est de l'aveuglement volontaire. »

L'organisme avait accepté la semaine dernière de se prononcer sur la situation particulière de M. Péladeau. Il souhaitait cependant que le gouvernement Couillard rallie tous les partis à sa démarche.

M. Fournier estime qu'il ne s'agit pas d'une condition, mais bien d'un souhait de la direction de l'organisme. D'ailleurs, il note que la Coalition avenir Québec et Québec solidaire ont soutenu la décision de son gouvernement. 

Le Centre d'étude des médias n'a toutefois pas confirmé mardi qu'il accepte le mandat.

« Nous sommes en réflexion, nous vous reviendrons dès que possible », a indiqué par courriel sa directrice, Colette Brin.

Le PQ juge que la démarche de l'organisme cible spécifiquement M. Péladeau et donnerait un prétexte au gouvernement libéral pour l'expulser de l'Assemblée nationale.

« C'est clair que, depuis le début, nous savons que le Parti libéral veut sortir le député de Saint-Jérôme de l'Assemblée nationale et qu'il cherche toute prise possible pour appuyer ce qui sera une législation annoncée par le leader du gouvernement », a dénoncé la leader parlementaire du parti, Agnès Maltais.

Le PQ est favorable à ce que l'organisme soit saisi du dossier. Il souhaitait cependant un mandat plus large portant sur l'indépendance des médias et des journalistes par rapport à leurs propriétaires.

Mme Maltais souhaite que les experts statuent aussi sur l'influence politique qu'exercent les propriétaires d'autres médias tels que Gesca, Radio Nord et Radio-Canada.

Elle a refusé de dire si le PQ boycottera les travaux du Centre si ceux-ci vont de l'avant, qualifiant cette possibilité d'«hypothétique».

En refusant de mandater le Centre d'étudier le cas de M. Péladeau, le PQ se trouve à exclure Québecor de l'exercice, a ironisé Jean-Marc Fournier.

Le Centre d'étude des médias entend proposer des « pistes de réflexion » sur M. Péladeau, et non des recommandations. Son rapport serait remis en août 2015.

M. Fournier n'exclut pas de mener une consultation parlementaire ou encore déposer un projet de loi au terme de l'exercice. 

Les chercheurs disposeraient d'un budget de 50 000$.