Le gouvernement Couillard doit présenter lundi ses propositions aux syndicats des secteurs public et parapublic.

L'équipe de négociation du Conseil du trésor devrait rencontrer les syndicats en prévision du renouvellement des conventions collectives, qui viendront à échéance le 31 mars 2015.

Plus de 400 000 employés de l'État sont concernés. Ils proviennent des secteurs de l'éducation, de l'enseignement supérieur, de la santé et des services sociaux et de la fonction publique.

Plusieurs rumeurs circulent à la suite des révélations du journal La Presse sur la possibilité de réduire les congés de maladie ou encore d'augmenter le nombre d'élèves par classe.

La CSN, la FTQ et le Secrétariat intersyndical des services publics (SISP) feront front commun. D'ailleurs, ils ont déjà convoqué les médias à une conférence de presse lundi après-midi à la Tribune de la presse de l'Assemblée nationale à Québec.

La vice-présidente de la CSN, Francine Lévesque, affirme que son syndicat est prêt à négocier avec le gouvernement.

«C'est un dialogue qui va être difficile. Je pense qu'on peut s'attendre à ça. On y va carrément avec l'optique qu'on va défendre nos propositions. On va expliquer en quoi elles peuvent être non seulement heureuses en terme de conclusion pour les membres qu'on représente, mais qu'elles pourraient aussi constituer des solutions intéressantes pour le gouvernement», a-t-elle ajouté.

Le président du Conseil du trésor, Martin Coiteux, semble encore vouloir prêcher les restrictions. «Ça va être une offre qui va tenir compte de la capacité de payer des Québécois. Mais ça, ce sont des choses dont on a déjà discuté. J'ai rencontré au mois de septembre tous les syndicats et j'ai expliqué quelle est la situation budgétaire et économique. Je pense que les gens vont être appelés à faire un effort, encore une fois, dans l'intérêt de tout le monde», a signalé Martin Coiteux.

Le député de Québec solidaire dans Mercier, Amir Khadir, a tenu à rappeler au président du Conseil du trésor qu'il y a d'autres solutions pour récupérer de l'argent. «Au lieu d'une hausse du ratio maîtres-élèves, je dis à M. Coiteux, ce sont des économies de bouts de chandelle sur le dos de nos élèves qui vont diminuer la qualité des services à nos élèves, à notre Québec de demain. Moi, j'aimerais mieux augmenter le ratio impôts-profits des grandes multinationales».

Les groupes syndicaux ont présenté leurs demandes financières au Conseil du trésor, le 30 octobre.

Ils réclament, entre autres, des hausses salariales d'au moins 13,5% au cours des trois prochaines années.

Cependant, le gouvernement a déjà prévenu les syndicats que les augmentations de salaire seraient «très maigres», selon ce que rapporte la vice-présidente de la CSN, Francine Lévesque.

Elle craint, par ailleurs, pour l'avenir des services publics au Québec. «Il faut résoudre actuellement la problématique au plan de la rémunération... Par exemple, les ouvriers spécialisés ont un écart de plus de 30% avec le secteur privé. Or, il ne faut pas se surprendre qu'on ait de la misère à combler des postes dans le secteur public dans ces conditions-là. C'est un exemple qui illustre très bien le genre de solutions sur lesquelles y faut qu'on travaille. [... Nous sommes à la croisée des chemins pour l'avenir des services publics», s'inquiète Mme Lévesque.