Les efforts plus musclés demandés par Québec aux salariés du secteur public commencent «bien mal» les négociations, selon la CSN.

Même si elles ne sont pas encore confirmées publiquement de source officielle, la série de propositions dévoilée par La Presse samedi fait craindre le pire à Francine Lévesque, vice-présidente de la CSN. Son syndicat est membre du Front commun, appelé à négocier la prochaine convention collective pour plus de 400 000 travailleurs du secteur public.

Samedi, La Presse révélait que le gouvernement Couillard allait proposer aux syndicats une augmentation du ratio maître-élèves ainsi qu'une réduction du nombre de congés de maladie lors des pourparlers qui débutent demain. L'entente actuelle entre les employés et le gouvernement vient à échéance le 31 mars prochain.

«Si c'est comme ça qu'ils entendent aborder la nouvelle négociation, ça part bien mal», lance Francine Lévesque, qui préfère attendre de voir le contenu des propositions gouvernementales pour les commenter. Elle envoie toutefois ce message aux élus qui voudraient sabrer les services. «Sur chaque demande de recul, on va avoir une réaction négative.» Elle ne se dit toutefois pas surprise des changements annoncés.

La CSQ, qui représente des milliers d'enseignants concernés, a préféré attendre de rencontrer le gouvernement pour commenter. «On veut voir les choses directement lundi avant d'en parler publiquement», a dit Christine Marceau, porte-parole syndicale. Il nous a été impossible de joindre la Fédération autonome de l'enseignement, aussi concernée par les changements demandés par Québec.

Reste que ces orientations gouvernementales entrent en contradiction avec la vision du Front commun.

Le 30 octobre dernier, les groupes syndicaux ont déposé leurs demandes financières au Conseil du trésor. La coalition réclame des hausses salariales d'au moins 13,5 % au cours des trois prochaines années. Les syndicats chiffrent le coût «net» de leur demande à 3,4 milliards de dollars. Selon eux, cette somme permettrait le rattrapage et la protection de leur pouvoir d'achat. Le gouvernement a déjà prévenu les syndicats que ces demandes lui apparaissaient «d'une autre époque».