Après l'Union des municipalités du Québec, c'est au tour de la Fédération québécoise des municipalités d'appeler au calme le ministre des Affaires municipales Pierre Moreau.

«Si le milieu municipal a signé le pacte fiscal transitoire, ce n'était pas pour se faire dicter leurs agissements par la suite», souligne le président de la FQM Richard Lehoux dans un communiqué émis vendredi.

Le fond du litige est la menace lancée par le ministre Pierre Moreau à la suite d'une augmentation des taxes municipales annoncées par la mairesse de Longueuil, Caroline St-Hilaire et le maire de Laval, Marc Demers. Ceux-ci ont annoncé des hausses de taxes en spécifiant à leurs citoyens qu'une portion de la hausse était attribuable à la baisse des transferts aux municipalités du gouvernement du Québec.

M. Moreau n'a pas accepté que le gouvernement du Québec prenne une partie du blâme. Il a demandé à ces deux municipalités de puiser dans leurs surplus ou de réduire leurs dépenses plutôt que de hausser ainsi les taxes. Or, ces villes indiquent que les surplus doivent être affectés à des projets d'infrastructures déjà prévus, pressants et qui avaient été retardés.

Le ministre Moreau a ensuite menacé Longueuil et Laval de réduire encore davantage leurs transferts pour compenser la hausse des taxes et de rembourser lui-même les citoyens de ces villes.

Depuis, bien des acteurs du milieu municipal crient à l'ingérence du gouvernement du Québec dans la gestion des municipalités, alors qu'eux aussi sont élus démocratiquement.

«La colère est actuellement palpable partout au Québec. Les décisions du gouvernement dans plusieurs dossiers font mal et ajoutent à la grogne des citoyens et des élus», a résumé M. Lehoux. Il parle ni plus ni moins que d'une «guerre larvée» entre le ministre, le gouvernement du Québec et l'Union des municipalités du Québec.

M. Lehoux fait valoir que le transfert constant de responsabilités vers les municipalités, sans les ressources en conséquence, pèse de plus en plus lourd sur les épaules des villes, donc sur celles des citoyens.

Il invite donc le ministre Moreau et le gouvernement du Québec à «se ressaisir».