Québec solidaire doit sortir de sa base urbaine et mieux se faire connaître en banlieue et dans les régions rurales, juge sa coporte-parole, Françoise David, alors que son parti se réunit en conseil national en fin de semaine.

Avec la victoire de Manon Massé dans Sainte-Marie-Saint-Jacques, aux élections d'avril, le parti compte maintenant trois députés à l'Assemblée nationale. Or, tous ces élus représentent des circonscriptions de l'île de Montréal.

Françoise David ne s'en cache pas, elle souhaite faire élire des députés à l'extérieur de la métropole. La manière d'y parvenir sera discutée de long en large au cours du conseil national du parti, qui se déroule ce week-end à Trois-Rivières.

«On veut s'enraciner davantage, résume-t-elle. Donc nos militants, ils vont aller voir les gens. Ils vont essayer de mieux comprendre où ça accroche, qu'est-ce qui paraît aux gens difficile à réaliser.»

Québec solidaire lancera une tournée du Québec au cours des prochains mois afin de tâter le pouls des électeurs.

Selon Françoise David, le programme de QS comprend plusieurs propositions susceptibles d'intéresser les électeurs en région. Le parti propose de décentraliser des pouvoirs vers les autorités locales. Il s'oppose à l'acquisition de terres agricoles par de grands conglomérats. Et il veut s'assurer que les régions touchent les retombées des projets énergétiques communautaires.

Le défi du parti est donc de mieux communiquer ses positions, selon Mme David. «Je suis assez certaine que nos positions sur les sujets qui touchent les régions sont bonnes, résume-t-elle. [...] Je pense que c'est surtout une méconnaissance. Et ça, c'est notre responsabilité. C'est à nous de faire le travail, à nos membres en région, et à Québec solidaire national qui va mettre de l'énergie là-dessus.»

En plus de courtiser les électeurs en région, Mme David et ses troupes chercheront à démontrer leur capacité à gérer l'économie.

Pas inquiète de Péladeau

Les sondages indiquent que l'arrivée de Pierre Karl Péladeau dans la course à la direction du Parti québécois propulse la formation souverainiste dans les intentions de vote. Françoise David ne s'en formalise pas outre mesure. Au contraire, elle envisage d'accueillir des péquistes qui pourraient déchanter en raison du programme politique du magnat de la presse.

«Si jamais il y en a qui n'étaient pas à l'aise parce qu'ils considèrent M. Péladeau trop à droite, ces gens-là savent très bien qu'il existe un autre parti souverainiste qui est de gauche, a-t-elle souligné. Et celui-là s'appelle Québec solidaire.»

Cela dit, elle n'a encore constaté aucun «effet Péladeau» dans le recrutement de son parti.

Les membres de Québec solidaire profiteront du rassemblement de la fin de semaine pour débattre de la position du parti en vue des élections fédérales qui auront lieu l'an prochain.