Le premier ministre Philippe Couillard considérera les recommandations de la Commission Robillard, mais il estime que ce sera au gouvernement de décider si certains programmes devront être révisés.

Le premier ministre Philippe Couillard considérera les recommandations de la Commission Robillard, mais il estime que ce sera au gouvernement de décider si certains programmes devront être révisés.

En point de presse impromptu après un rassemblement de partisans, dans l'est de la Métropole, M. Couillard a salué le travail «pédagogique» qu'avaient fait les commissaires en dressant un portrait des finances publiques du Québec et en rendant compte des coûts des différents programmes.

«La Commission, elle fait des recommandations, mais c'est le gouvernement élu qui décide. On apprécie la partie de démonstration et je suis très reconnaissant pour leur travail [...] C'est important, mais les décisions sont prises par le gouvernement», a-t-il insisté.

Le premier ministre s'est contenté de livrer ses impressions générales, ajoutant qu'il aura l'occasion de préciser sa pensée sur les propositions qui ont été soumises, dimanche, par la présidente de la Commission, Lucienne Robillard.

Mme Robillard a notamment recommandé au gouvernement de diminuer considérablement ses transferts aux municipalités et de réduire son aide financière aux agriculteurs.

Le premier ministre a toutefois promis de «garder le cap» sur les changements de son gouvernement dans plusieurs ministères, notamment avec la modulation des tarifs de garderies.

M. Couillard s'est d'ailleurs décrit comme plus «progressiste» que le Parti québécois (PQ) parce que sa nouvelle politique sur le coût des frais de garde n'augmente pas pour tout le monde.

Le PQ, lorsqu'il était au pouvoir, voulait hausser les frais des services de garde à 9 $ par jour pour tous les parents.

Le Parti libéral, en revanche, modulera les coûts en fonction du revenu. Dès avril 2015, les parents dont le revenu se situe en bas de 75 000 $ paieront 8 $, mais ceux dont le revenu dépasse 150 000 $ devront débourser 20 $.

Le premier ministre considère qu'il est normal que ces nouvelles mesures soient accueillies avec réticence dans la population. M. Couillard croit que le gouvernement «n'a pas le choix» d'effectuer ces changements pour assainir les finances publiques.

«La véritable justice sociale, celle qu'on veut tous, elle commence par un gouvernement qui a les moyens de favoriser l'égalité des chances, plutôt que des paiements d'intérêt sur la dette pour les banquiers de New York», a lancé le premier ministre, pendant son discours devant des militants.

M. Couillard a d'ailleurs blâmé le gouvernement précédent pour avoir caché le véritable état des finances publiques lorsqu'il a déclenché des élections, en avril.

«Je vais vous dire quelque chose de très ferme et de très décisif. Le Parti québécois aura été le dernier parti à avoir caché l'état réel des finances publiques avant une élection générale. On va légiférer pour que, avant l'élection générale, un organisme indépendant nous démontre clairement sur papier l'état des finances publiques», a-t-il promis, devant ses militants.

Le premier ministre a toutefois indiqué qu'il ne voulait pas créer une nouvelle structure, en instaurant, par exemple, un poste de directeur parlementaire du budget comme il y a au Parlement à Ottawa.

«Ce qu'on veut, surtout, c'est que le rapport soit complet, avec les revenus et les dépenses, et que ce soit indépendant, a-t-il souligné. On a déjà le Vérificateur général, on est en réflexion là-dessus».