Les relations demeurent tendues entre les médias et le député de Saint-Jérôme, Pierre Karl Péladeau, qui s'estime harcelé par les journalistes.

Mercredi, le magnat de la presse, actionnaire de contrôle de Québecor, a fait la leçon aux journalistes de la tribune de la presse parlementaire appelés à couvrir quotidiennement l'actualité politique québécoise.

Lors d'une mêlée de presse, il a commandé aux représentants des médias d'utiliser exclusivement les canaux de communication officiels pour communiquer avec lui, soit en contactant l'équipe d'attachés de presse de l'opposition officielle.

Visiblement contrarié, le candidat pressenti à la direction du Parti québécois (PQ) a dit ne pas du tout apprécier recevoir des appels de journalistes sur son téléphone cellulaire, comme ça s'était produit la veille.

M. Péladeau a justifié sa sortie, en disant vouloir conserver un espace de vie privée.

Mercredi, en marge d'une réunion du caucus péquiste, il a qualifié d'«inacceptable» la pratique voulant que les journalistes cherchent à communiquer avec les élus directement, sans devoir passer par le filtre des attachés de presse.

«Ça va arrêter où? Ça va-tu aller jusque dans les toilettes?», s'est interrogé celui à qui on prête l'ambition de devenir premier ministre du Québec.

Les journalistes «n'ont pas à m'appeler sur mon téléphone personnel», a-t-il ajouté sur un ton sans réplique, plaidant pour le droit à la vie privée des députés.

Il a dit aussi qu'à ses yeux, les escaliers qui relient les différents paliers du parlement font partie de l'espace privé des élus, et donc que les journalistes n'ont pas à lui poser de questions en le croisant dans un escalier.

«Moi, ce que j'ai entendu dire, c'était que les escaliers c'était privé», a-t-il tranché.

Si les reporters se permettent de téléphoner aux élus sur leur cellulaire, «ça va être le 'free for all'», selon le baron de la presse.

Ce n'est pas la première fois que M. Péladeau, qui doit annoncer dans les prochains jours sa candidature officielle, a maille à partir avec les journalistes politiques, qu'il doit côtoyer depuis son élection en avril.

Le 21 octobre, lors d'une mêlée de presse, des journalistes lui avaient demandé pourquoi il n'accordait pas d'entrevue pour expliquer ses positions, au lieu de les rendre publiques sur sa page Facebook. M. Péladeau avait répondu qu'il n'avait pas à répondre aux questions des journalistes.

Quotidiennement, sur sa page Facebook et sur son compte Twitter, M. Péladeau mêle les interventions à caractère politique et personnel. Ses commentaires sur les réseaux sociaux sont accompagnés de nombreuses photos, tirées tantôt de sa vie publique, tantôt de sa vie privée. Les photos de sa conjointe, l'animatrice Julie Snyder, et de ses enfants, s'y retrouvent en grand nombre, prises lors d'activités à caractère familial.