Pour marquer le 40e anniversaire de la Convention de la Baie-James et du Nord québécois, des chefs de communautés innue, atikamekw et anishnabeg annonceront aujourd'hui la création d'une coalition politique dont l'objectif ultime est de contraindre les gouvernements provincial et fédéral à renégocier cette entente historique.

La coalition entend notamment affirmer les droits des communautés qu'elle représente à l'intérieur du territoire visé par la Convention et rechercher des solutions afin que ces droits soient reconnus par les gouvernements.

Les nations innue, atikamekw et anishnabeg (aussi appelée algonquine) déplorent que la Convention de la Baie-James ait été négociée uniquement avec les nations cries, car le territoire qu'elle couvre touche aussi certaines de leurs communautés. La Loi sur le règlement des revendications des autochtones de la Baie-James et du Nord québécois, qui a découlé de l'entente, prévoit que «les revendications, droits, titres et intérêts autochtones, quels qu'ils soient, aux terres et dans les terres du Territoire, de tous les Indiens et de tous les Inuit, où qu'ils soient», sont éteints. La Coalition vise à faire pression sur les élus, avec qui les autochtones souhaitent négocier avant tout. «Le dépôt d'une requête commune [en Cour] ne serait fait que s'il le faut», a ainsi déclaré une source bien au fait du dossier. Jusqu'ici, les nations se sont butées à «une fin de non-recevoir» de la part des gouvernements, a-t-elle déploré, ajoutant que les communautés avaient «plus de chances» de faire basculer les décisions gouvernementales en faisant front commun.

Le processus de partage territorial dans certains secteurs revendiqués par deux nations constitue le deuxième objectif poursuivi par la coalition. L'annonce de la formation de la coalition doit avoir lieu aujourd'hui, à Montréal.