Deux candidats à la direction du Parti québécois ont affirmé leur attachement au système de santé public, mercredi, après que Pierre-Karl Péladeau eut fait l'éloge des services privés dans ce domaine.

En entrevue à la radio FM 93 de Québec en matinée, le député de Saint-Jérôme a dit voir d'un bon oeil l'apport du privé dans le réseau de la santé. Il a dit avoir lui-même reçu des soins préventifs - et non curatifs - dans un établissement privé avant de devenir député.

« Ce n'est pas antinomique avec les services publics », a dit M. Péladeau.

Le candidat possible à la direction du PQ a aussi semblé ouvert à ce que le privé prenne une plus grande place dans le réseau de la santé.

« En général, mais ce n'est pas nécessairement péremptoire et définitif, j'aurais tendance à penser que de mettre un aspect concurrentiel, c'est une bonne chose, a-t-il dit. Ça crée de l'excellence. »

En point de presse plus tard, il a précisé que ce commentaire ne s'appliquait pas spécifiquement au système de la santé.

« J'ai dit que, en général, la concurrence, la compétitivité, faisait en sorte de créer un sentiment d'émulation et de faire en sorte que nous puissions nous diriger vers l'excellence », a-t-il expliqué.

N'empêche, ses commentaires ne sont pas passés inaperçus chez ses possibles rivaux dans la course à la direction.

Le candidat Bernard Drainville y voit la preuve que M. Péladeau souhaite discuter « de la possibilité d'introduire plus de privé dans le système de santé ».

« Mon opinion : il faut au contraire éviter un glissement de plus en plus grand vers la privatisation de nos soins de santé, a écrit M. Drainville sur sa page Facebook. On croit à tort que le privé signifie automatiquement une réduction des coûts. C'est faux. »

En utilisant sa page Facebook, M. Drainville a repris une stratégie de communication que M. Péladeau a fréquemment utilisée au cours des dernières semaines.

Jean-François Lisée, qui a annoncé sa candidature à la direction du PQ vendredi, a lui aussi fait écho aux commentaires de M. Péladeau lors d'une commission parlementaire sur la réforme du système de la santé.

« Pour moi, c'est très clair, le problème du système de santé québécois, ce n'est pas qu'il n'a pas assez de privé, il y en a beaucoup, je pense qu'il y en a un peu trop », a-t-il déclaré.

Côté libéral, le ministre de la Santé, Gaétan Barrette, a accusé Pierre-Karl Péladeau de vouloir ouvrir toutes grandes les portes du réseau de la santé au privé.

« Le privé existe exclusivement parce que le public n'arrive pas à donner des services, a-t-il dit. Notre mission est de donner des services au public. Maintenant, la position de M. Péladeau ce matin est pro-privé, point. Ce n'est pas la même chose. »

La présidente de la Fédération des infirmières du Québec, Régine Laurent, a également adressé une mise en garde au député péquiste.

« PKP pour le privé en santé ? La commercialisation de la santé, c'est NON! Ceux qui voudront privatiser notre réseau nous trouveront sur leur chemin », a-t-elle écrit sur sa page Facebook.