François Legault a évoqué la signature de la constitution, dimanche, devant les militants de la Coalition avenir Québec. Il se fera désormais le promoteur d'un « nationalisme d'ouverture » qui passera notamment par plus de pouvoir en matière d'immigration.

Au terme du premier congrès de l'histoire de la Coalition avenir Québec, M. Legault a reçu l'appui de 97,2% de ses membres. Il s'agissait du premier vote de confiance auquel il se soumettait depuis la fondation du parti.

Dans un discours, il a présenté les élections du 7 avril, marquées par une déroute historique du Parti québécois, comme « la fin d'un cycle ». Il a proposé de redéfinir le nationalisme québécois.

« Les Québécois cherchent une voie nouvelle pour leur nation, a-t-il déclaré. Les Québécois ne veulent plus ni des référendums du Parti québécois ni du fédéralisme mou du Parti libéral. »

Afin d'afficher plus clairement ses couleurs sur la question nationale, la CAQ enfourche trois chevaux de bataille : le développement économique, l'immigration et la langue.

François Legault a présenté le redressement de l'économie une condition sine qua non à l'adhésion permanente à la fédération canadienne.

« Je ne crois pas que le Québec pourra adhérer à la constitution canadienne la tête haute si on n'a pas réussi notre redressement économique », a déclaré François Legault.

M. Legault était pourtant resté loin du dossier constitutionnel jusqu'ici, martelant qu'il ne s'agit pas d'une priorité pour son parti.

Le chef caquiste a par ailleurs revendiqué le rapatriement de deux pouvoirs fédéraux en matière d'immigration: la fixation du nombre d'immigrants, qui est actuellement déterminée au prorata de la population des provinces, ainsi que la responsabilité du programme de réunification familiale.

« Le Québec doit obtenir tous les pouvoirs en matière de sélection des immigrants », a-t-il déclaré.

Le gouvernement provincial sélectionne 70% des nouveaux arrivants selon les dernières données du ministère de l'Immigration. Si la réforme proposée par la CAQ se réalise, il pourra déterminer le nombre d'immigrants qui s'établissent au Québec et sélectionner la quasi-totalité d'entre eux.

Afin de défendre la langue française, la CAQ militera également pour qu'Ottawa étende les dispositions de la loi 101 aux entreprises à charte fédérale, une mesure qui toucherait quelque 135 000 travailleurs au Québec.