L'avenir des commissions scolaires paraît plus incertain que jamais, en ce jour d'élections à travers le Québec.

Le premier ministre Philippe Couillard n'a pas fait mystère, dimanche, de son projet de revoir à très court terme le modèle d'encadrement du réseau scolaire.

Chose certaine, le rôle joué par les commissions scolaires ne sera plus ce qu'il était.

En mission en Islande, où il participait à une conférence internationale sur le développement nordique, il a confirmé que son gouvernement planchait sur un grand rebrassage des cartes qui redéfinira le mandat confié aux enseignants et aux directions d'écoles, chargées de prendre la relève des commissions scolaires quant aux services de nature pédagogique.

Le Québec compte actuellement 72 commissions scolaires, qui font élire ce dimanche les commissaires chargés de les administrer.

La dernière fois, en 2007, le taux de participation n'avait pas dépassé 8 %.

Le modèle actuel de démocratie et d'encadrement scolaire est remis en question depuis des années par la classe politique.

«Au cours des prochaines semaines», Québec va donc recentrer l'encadrement au palier local, dans le cadre d'une «révision assez profonde du mandat et des responsabilités des différents paliers dans le réseau scolaire», a confirmé le premier ministre en point de presse, dimanche, au terme d'une mission qui l'aura conduit d'abord en Chine, puis en Islande.

«La mission en éducation, c'est l'enfant et les enseignants», a-t-il dit, en prônant une «simplification» des structures d'encadrement du réseau scolaire et une décentralisation vers le palier local.

«Ce qu'on veut faire, c'est donner encore plus d'importance à l'enseignant, à son interaction avec l'enfant, et à l'école», a-t-il indiqué.

Il n'a pas voulu dire si son gouvernement allait fusionner ou abolir un nombre important de commissions scolaires, ou encore se contenter de les amputer d'un certain nombre de responsabilités. «Plusieurs scénarios» sont à l'étude, a-t-il dit.

Le ministre de l'Éducation, Yves Bolduc, avait dit dernièrement que l'avenir des commissions scolaires était lié au taux de participation aux élections scolaires du 2 novembre.

Faux pas?

Le premier ministre Couillard mettait un terme dimanche à sa première grande mission à l'étranger.

En point de presse, dimanche matin, il s'est montré très satisfait du déroulement des événements et des retombées attendues pour le Québec, malgré quelques fausses notes.

En Chine, le premier ministre a paru trébucher à deux reprises: sur les exportations de porc québécois et sur la délicate question des droits de la personne.

En Islande, il a choisi de vanter les mérites du Plan Nord en s'adressant à son auditoire uniquement en anglais. Il a justifié son geste en disant que le monde entier savait que le Québec était francophone, et qu'il n'avait donc pas à le démontrer.

En point de presse, M. Couillard a fait valoir que le Plan Nord avait été «très, très, très bien reçu» durant sa mission et avait soulevé beaucoup d'intérêt, tant en Chine qu'en Islande.

«On a été sollicité par de nombreuses personnes», a-t-il dit, ravi.

La prochaine étape sera la tenue d'un symposium international sur le développement nordique en février, à Québec. D'ici là, le gouvernement entend préciser sa vision du Plan Nord pour les cinq prochaines années.

À propos des exportations de porc québécois en Chine, il a dit que ce qu'il avait lu dans les médias n'avait «rien à voir avec la réalité».

Le malaise a surgi lors d'une rencontre avec le gouverneur du Shandong, alors que M. Couillard cherchait à augmenter les ventes de porc québécois à cette région. Le gouverneur lui a répliqué que l'approvisionnement en viande porcine de la Chine était suffisant et que le Shandong était lui-même producteur.

Dimanche, il a cherché à corriger cette perception d'un présumé malentendu avec ses interlocuteurs chinois.

«L'exportation de porc en Chine, contrairement aux titres que j'ai vus, non seulement n'arrête pas, mais augmente continuellement», et devrait même doubler d'ici cinq ans, selon lui.

«Les producteurs de porc québécois sont très, très heureux», a-t-il insisté.

La question des droits de la personne revient immanquablement lors d'un séjour d'un premier ministre en Chine. M. Couillard avait dit au départ qu'il aborderait cette question avec ses homologues, mais il s'est ravisé et a choisi de ne pas en parler, tandis que son homologue ontarienne, Kathleen Wynne, contrairement à lui, affirmait qu'elle avait rappelé aux autorités chinoises ses convictions en matière de droits de la personne.