Le député péquiste et homme d'affaires Pierre Karl Péladeau a un profil de bâtisseur dont le Parti québécois (PQ) a particulièrement besoin pour se reconstruire après sa dernière défaite, a constaté vendredi l'instigatrice d'une lettre d'appui au nouveau politicien.

Avec deux autres militants péquistes, Ariane Cayer a recueilli la signature de 150 jeunes pour une lettre invitant M. Péladeau à poser sa candidature à la course à la direction du PQ.

Dans ce document diffusé vendredi aux médias, ces militants souverainistes font valoir les qualités de père de famille, de sportif, d'homme d'affaires, de philanthrope et de souverainiste de M. Péladeau, qui réfléchit actuellement à la possibilité de briguer la succession de Pauline Marois.

À la fin de septembre, un groupe de 60 jeunes avait fait la même démarche pour exprimer son appui au député péquiste Bernard Drainville, qui doit d'ailleurs lancer officiellement sa campagne dimanche.

Dans la lettre invitant M. Péladeau à confirmer son intention de se lancer dans la course, les jeunes militants constatent que son entrée en politique en mars dernier a provoqué une onde de choc qui se fait encore sentir.

Selon Mme Cayer, l'actionnaire de contrôle du conglomérat Québecor doit se lancer pour faire connaître ses idées.

«M. Péladeau c'est vraiment un bâtisseur, a-t-elle dit en entrevue. Il a repris l'entreprise familiale de son père. Après ça il a vraiment décidé de faire un grand virage, avec l'achat de Vidéotron. Donc c'est un bâtisseur et actuellement au PQ on est en train de rebâtir notre parti, donc ce serait intéressant de voir ce qu'il peut faire dans le contexte.»

Mme Cayer croit toutefois qu'il faudra attendre d'en savoir plus sur les idées mises de l'avant par M. Péladeau pour décider s'il ferait vraiment un bon chef pour le PQ.

«On attend toujours de voir ses idées, on ne peut pas vraiment se prononcer avant d'avoir vu ses idées, mais on pense évidemment que c'est une candidature, par sa prestance, qui est très intéressante pour le PQ.»

Mme Cayer a constaté qu'il est «très dur à dire» si M. Péladeau est un social-démocrate.

«On ne l'a pas entendu sur ses idées et c'est vraiment le but de la lettre, on veut l'entendre là-dessus», a-t-elle dit.

Concernant les prises de position passées de M. Péladeau, à titre d'homme d'affaires, Mme Cayer ne s'est pas prononcée sur sa dénonciation des privilèges accordés aux syndicats, qui contribuent à déséquilibrer le rapport de force des employeurs.

«Moi quand je parle des idées de M. Péladeau, c'est plus les visions qu'il a pour le PQ en général, par rapport entre autres à l'accession à la souveraineté, a-t-elle dit. Ce qu'il pense du débat, est-ce qu'on devrait mettre la souveraineté de l'avant ou faire le fameux débat gauche droite. C'est vraiment là-dessus qu'on veut l'entendre.»

Mme Cayer ne s'est pas prononcée sur le débat suscité par les risques pour l'apparence d'indépendance des médias posés par la situation de M. Péladeau, qui est propriétaire du réseau TVA ainsi que du Journal de Québec et du Journal de Montréal.

«J'ai vu qu'il y a des débats en ce moment au Parlement à ce sujet, je leur laisse cette question-là, a-t-elle dit. Nous en fait ce qu'on dit, c'est que M. Péladeau va faire les choix qui vont s'avérer nécessaires au moment opportun.»

Devant les questions soulevées par ses adversaires, qui veulent mandater une commission sur le sujet, M. Péladeau a récemment annoncé qu'il accepterait de placer ses actifs en fiducie sans droit de regard, sans possibilité de vente, dans l'éventualité où il est élu chef du PQ.

Selon la lettre, la popularité de M. Péladeau ne faiblit pas depuis qu'il a été élu aux élections générales d'avril dernier, pour la première fois.

«Redoutée par les adversaires de tous partis confondus, saluée par les souverainistes de tous horizons, l'arrivée de Pierre Karl Péladeau sur la scène politique a créé une onde de choc qui, même quelques mois plus tard, n'a pas perdu de son ardeur», est-il écrit.