Les patients risquent de faire les frais de la réforme des structures dans le réseau de la santé, pense la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec (FMOQ).

Après les spécialistes la veille, les médecins de famille ont à leur tour, mardi, réservé un accueil glacial au projet de loi 10 du ministre de la Santé, Gaétan Barrette.

Si elle salue l'abolition des agences de santé qu'elle considère comme «des intermédiaires de trop», la FMOQ redoute l'ampleur des fusions et la taille des nouveaux établissements régionaux.

En commission parlementaire, le président de la FMOQ, Louis Godin, a dit craindre «une perte de contrôle et une incapacité à remplir les obligations dont la population est en droit de s'attendre».

En vertu du projet de loi 10, le nombre d'établissements publics passerait de 182 à 28, regroupés sur une base régionale sous le vocable de Centres intégrés de santé et de services sociaux (CISSS).

Pour la FMOQ, la création de «mégaétablissements» couvrant un immense territoire n'est pas une avenue à privilégier. Sur le plan local, la population serait «mieux servie», selon elle, par une structure plus souple, capable d'offrir des services médicaux de proximité.

«Les territoires des différents CISSS sont immenses et la coordination des services risque de s'avérer impossible compte tenu des distances et des besoins particuliers des diverses communautés», souligne à ce sujet le mémoire de la FMOQ.

Les médecins de famille estiment que le modèle proposé par le ministre Barrette accroît les «risques de ratés» dont les patients pourraient «faire les frais».

Tout comme leurs collègues spécialistes, les omnipraticiens s'inquiètent aussi des pouvoirs exceptionnels que le projet de loi accorde au ministre Barrette. En nommant tous les membres des conseils d'administration et les hauts dirigeants des établissements, le ministre pourra exercer «un contrôle quasi absolu», craint la FMOQ.