Réagissant aux attaques de Pierre Karl Péladeau sur le front de l'éthique, Philippe Couillard a répliqué que le député péquiste avait raté l'occasion de faire une bonne première impression en politique.

Couillard s'en prend à PKP

Il trouve «assez regrettable» la sortie de M. Péladeau qui met en cause son intégrité et celle de son ministre Jean-Marc Fournier.

Vendredi, sur Facebook, M. Péladeau est revenu sur les liens passés entre le premier ministre Philippe Couillard et Arthur Portier, l'ancien patron du CUSM accusé de fraude et d'abus de confiance dans l'attribution d'un contrat à SNC-Lavalin pour la construction du nouvel hôpital. Il a également rappelé que M. Fournier a été vice-président de SNC-Lavalin, en 2009. Il a ajouté qu'il « serait intéressant et utile » de l'entendre sur ses relations avec un ancien vice-président de la même entreprise, Ben Aïssa, « accusé d'avoir orchestré le versement de 22,5 millions en pots-de-vin pour truquer l'appel d'offres du Centre universitaire de santé McGill (CUSM) ».

«En politique, on a très peu d'occasions de faire une première impression, a affirmé M. Couillard en conférence de presse, au terme du conseil général de son parti. On choisit son comportement politique, son discours politique, on choisit son niveau de langage politique. Je vois que M. Péladeau semble avoir fait son choix. On verra ce que les militants du Parti québécois d'abord et peut-être un jour la population jugeront.»

Selon lui, « la population n'apprécie pas particulièrement ce genre de comportement là ». « Ce n'est pas le genre de politique que, moi, je veux pratiquer. Vous ne m'entendrez pas répondre sur le même ton à M. Péladeau », a-t-il ajouté. De son côté, Jean-Marc Fournier a plaidé qu'il n'a rien à se reprocher et qu'on ne lui reproche rien à la suite de son passage chez SNC-Lavalin. Il ne veut pas « sombrer dans les attaques » contre M. Péladeau.

Le leader parlementaire du gouvernement doit déposer à l'Assemblée nationale une motion visant à tenir une commission parlementaire pour se pencher sur l'indépendance des médias et le pouvoir politique. Pierre Karl Péladeau est actionnaire de contrôle de Québecor. « On ne cherche rien contre M. Péladeau : on veut discuter de la démocratie et des médias, et on va le faire avec des experts », a-t-il dit. Philippe Couillard espère que M. Péladeau viendra donner son point de vue en commission parlementaire. «Je serais intéressé à avoir son point de vue. De toute évidence, il croit qu'elle est compatible sa détention d'actions avec l'exercice de la politique et éventuellement même du gouvernement. C'est un point de vue qui doit être entendu», a affirmé le premier ministre.