Devant les militants libéraux réunis à Trois-Rivières samedi, le premier ministre Philippe Couillard a prévenu que son gouvernement gardera le cap même si certaines réformes et compressions sèment la grogne.

Il a plaidé que le «redressement des finances publiques» est nécessaire et «incontournable». «Les décisions difficiles ont commencé. Le changement véritable est toujours difficile. Mais nous garderons le cap. On n'a tout simplement ni les moyens ni le temps de remettre le travail à plus tard», a-t-il affirmé.

«Est-ce qu'il y aura des obstacles? Oui. Doit-on cependant donner raison à ceux qui cherchent à nous distraire en refusant de voir la réalité dans laquelle nous vivons ou qui sèment la confusion et l'inquiétude  Non.»

Il prononçait son discours alors qu'à l'extérieur de l'hôtel de Trois-Rivières, des membres de la Coalition syndicale pour la libre négociation manifestaient contre le projet de loi 3 sur les régimes de retraite.

Philippe Couillard a fait valoir que lors des élections du 7 avril, les Québécois ont «demandé» à son parti de «poser les gestes courageux et nécessaires» pour assainir les finances publiques. «Au Québec, il est temps de se donner de l'oxygène. Il faut repenser notre État pour cesser de vivre sur notre carte de crédit et faire face à la réalité», a-t-il soutenu. La «véritable justice sociale» est selon lui «menacée si rien n'est fait».

«Un État repensé» et des «finances publiques équilibrées», ce n'est pas «une croisade idéologique», estime M. Couillard. C'est plutôt la solution pour que le Québec «retrouve les moyens de ses ambitions et de sa solidarité».

«La manière dont nous nous y prenons est réfléchie et ordonnée», a-t-il plaidé. Il a rappelé la création de la commission de révision permanente des programmes, une promesse électorale. «Il faut analyser tout ce que l'on fait», a-t-il dit, reconnaissant que cet exercice «peut soulever des inquiétudes».

Il a ajouté que certains programmes devront être «modulés», d'autres «éliminés». Mais «certains» pourront bénéficier d'une hausse budgétaire.

Il a affirmé que la réforme du système de santé du ministre Gaétan Barrette vise «moins de structures et plus de services». «Cessons de penser aux structures. Elles ne sont là que pour servir le patient, l'élève, l'entrepreneur, le créateur. Pas pour rendre leur vie plus compliquée».

Le gouvernement «ne baissera pas les bras devant les difficultés parce que l'avenir du Québec en dépend et la majorité des Québécois le comprennent bien», a-t-il dit.