La Coalition syndicale pour la libre négociation a manifesté bruyamment son insatisfaction par rapport aux amendements prévus au projet de loi sur les régimes de retraite du secteur municipal, lundi, à Laval.

Ce n'est pas un hasard si le rassemblement a été organisé à cet endroit.

C'est que le ministre des Affaires municipales, Pierre Moreau, avait été invité à se rendre sur place pour donner le coup d'envoi du chantier de construction de la Cité de la culture et du sport.

Le porte-parole de la Coalition, Marc Ranger, tenait à offrir tout un comité d'accueil à cet élu.

Il en a profité pour lui promettre qu'il n'avait pas fini d'en voir de toutes les couleurs.

«Pour mettre de la pression, on va aussi avoir des manifestations régionales qui vont être organisées et des plus grandes actions», a-t-il lancé.

M. Ranger a expliqué que le mouvement de contestation ne pouvait que prendre de la vigueur, car la frustration des membres de son regroupement n'a pas baissé d'un iota depuis jeudi, moment où M. Moreau a présenté ses propositions de modifications au controversé projet de loi 3.

«On ne décolère pas depuis la semaine dernière», s'est-il exclamé.

Le bouillant syndicaliste a laissé entendre que si les choses tournent éventuellement au vinaigre, le ministre n'aura que lui-même à blâmer.

«Il nous dit que le ton monte, mais c'est lui, par les changements qu'il n'apporte pas à son projet de loi, qui fait hausser le ton», a-t-il dit.

Le principal intéressé a tenté de calmer le jeu en précisant que, contrairement à ce qu'avancent Marc Ranger et certains élus péquistes, il a mis de l'eau dans son vin.

Afin de prouver ses dires, le ministre a cité un exemple précis.

«J'ai reconnu, pour les régimes qui sont en bonne santé financière, la possibilité de conserver les ententes qui ont été négociées jusqu'à leur expiration et les conventions collectives», a rappelé Pierre Moreau.

À ses yeux, il s'agit là d'une preuve concrète du fait qu'il «a franchi un bon bout de chemin» et qu'il ne s'est pas montré excessivement intransigeant.

Si M. Moreau semble voué à continuer de s'attirer les foudres de la Coalition syndicale pour la libre négociation et celles de l'Opposition officielle à l'Assemblée nationale, il peut se consoler en se disant qu'il a, tout de même, eu droit à quelques fleurs lancées par le maire de Québec, Régis Labeaume.

Ce dernier a utilisé les termes «raisonnables» et «sensés» pour qualifier les amendements dévoilés par le ministre.

M. Labeaume a également encensé Pierre Moreau pour avoir su préserver «le coeur du projet de loi 3» malgré le vent d'insatisfaction soufflant sur lui.

Il a tenu à dire qu'il n'était, pour sa part, guère impressionné par les contestataires et il s'est dit convaincu que les autres élus ne se laisseraient pas non plus intimider par eux.

«Ils peuvent bien dire qu'il y aura des dérangements sociaux. (...) Il n'est pas vrai que nous allons nous laisser apeurer», a-t-il déclaré d'un ton sans appel.