Mis au rancart par la ministre de la Sécurité publique, Lise Thériault, Mario Laprise est toujours payé par la Sûreté du Québec. Surtout, l'entente conclue entre la Sûreté du Québec et Hydro contredit carrément les affirmations de la ministre Thériault à la fin d'août.

Mme Thériault avait soutenu que M. Laprise avait demandé de retrouver son ancien poste comme responsable de la sécurité à Hydro-Québec. Or, le libellé de l'entente indique le contraire. On comprend que l'ancien patron de la Sûreté du Québec n'a rien demandé, mais qu'il s'est finalement rendu aux arguments du gouvernement. On y indique que M. Laprise «consent» à retourner à Hydro, a-t-on révélé à La Presse.

Aussi, la Sûreté du Québec doit respecter l'intégrité du contrat signé avec M. Laprise, nommé dès le lendemain de l'arrivée du gouvernement Marois au pouvoir. Nommé en octobre 2012 pour cinq ans, M. Laprise conserve pour trois ans son salaire de 186 000$. Il touche en outre toujours une indemnité de 4830$ par mois pour ses dépenses.

Lors de l'annonce de son départ, on avait laissé entendre qu'il était transféré à Hydro-Québec. En fait, il est plutôt prêté à la société d'État, son salaire émargeant jusqu'en octobre 2017 aux budgets de la Sûreté du Québec. Mais, chose inédite à la SQ, à la fin de son contrat, pour le calcul de son indemnité de départ (visant à faciliter sa transition), on lancera le compteur à son entrée en fonction à Hydro-Québec, le 9 mai 2005.

M. Laprise s'ajoute à d'autres grands patrons de la police payés par la SQ sans y travailler pour autant. L'ancien patron Richard Deschesnes, visé par des accusations criminelles, est sur la touche avec solde depuis deux ans, tout comme son bras droit de l'époque, Jean Audet. De même, Régis Falardeau, responsable de la sécurité à Loto-Québec, est suspendu dans le cadre de l'enquête sur l'utilisation du fonds spécial d'opération à la SQ.